procès Tarnac crédit : ALAIN JOCARD / AFP - 1280 1:30
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Alain Acco édité par M.R. , modifié à
Mathieu Brunel, l'un des huit prévenus du procès Tarnac, regrette au micro d'Europe 1 que la présidente du tribunal n'ait que peu donné la parole à la défense alors que le PV de filature contesté était au centre des débats vendredi soir.
TÉMOIGNAGE

Vendredi, pour la quatrième journée du procès Tarnac, huit personnes étaient jugées devant le tribunal correctionnel de Paris pour la dégradation d'une ligne SNCF en 2008. Les débats se sont intéressés notamment à un document central pour l'accusation : le PV de filature de Julien Coupa et Yldune Lévy, la nuit du sabotage.

Trop peu de place pour la parole de la défense. "Les trois premiers jours, la présidente nous a laissés très amplement contester les éléments qui étaient à charge contre nous et développer nos arguments", décrit Mathieu Burnel, l'un des prévenus, au micro d'Europe 1.

"Ce qu'on voit aujourd'hui [vendredi], c'est que, de toute évidence, elle a pris le parti de développer la thèse policière essentiellement, agrémentée de quelques bribes de la défense. Par contre, elle ne nous laisse plus nous exprimer adéquatement afin qu'on puisse démontrer que ce PV est un faux policier de A à Z."

"On a beaucoup étudié le dossier". Après plusieurs jours d'audience, la présidente avait recadré les débats vendredi, reprochant notamment aux prévenus et à leurs avocats de s'être exprimés trop souvent. "Aujourd'hui on a peu pris la parole étant donnée qu'elle ne nous l'a vraiment très peu laissé", continue Mathieu Brunel.

"C'est vrai que les jours précédents, on a beaucoup parlé mais nous, ça fait dix ans qu'on est poursuivis pour ces faits, elle l'a reconnu elle-même, et on a beaucoup étudié le dossier, on le connaît dans ses moindres détails. Donc les falsifications, les erreurs grossières, on les connaît et on tient à les exposer. Aujourd'hui, elle n'a pas accepté de nous laisser le faire."