Procès Fofana : Ruth Halimi "effarée" par le verdict

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Pour la mère d'Ilan Halimi, les condamnations auraient été "différentes" si le procès de Fofana et ses complices n'avait pas eu lieu a huis clos.

La mère d’Ilan Halimi s’est dite "assez déçue, pour ne pas dire effarée" des condamnations infligées vendredi aux membres du gang des barbares. Pour Ruth Halimi, interrogée lundi sur Europe 1, les peines prononcées pour les 26 co-accusés de Youssouf Fofana – de 6 mois avec sursis à 18 ans de réclusion, et deux acquittements – sont "trop peu importantes, et ne servent pas d’exemple. Ce qui est arrivé à la suite des délibérés, ça a été une horreur".

Ecoutez les propos de Ruth Halimi, recueillis, pour Europe 1, par Aymeric Caron :

Amenée à commenter la réaction des avocats de la défense, qui ont évoqué des peines "équilibrées", Ruth Halimi, a déclaré : "certainement pas. Quand on voit que certains accusés ont déjà effectué 3 ans, et quand on sait que pour bonne conduite, ils ont à peu près quelques mois par an [de remise de peine], dans quelques mois ils vont se trouver dehors."

Ce verdict signifie qu’ "aujourd’hui, on peut faire n’importe quoi, et ne pas être sanctionné pour ce qu’on a fait", a jugé la mère d’Ilan Halimi. "Aujourd’hui, on peut tuer et faire ce qu’on a fait à Ilan, qui est innommable. La sentence n’est pas à la mesure de ce qui s’est passé."

Selon Ruth Halimi, les condamnations auraient "certainement" été différentes si le procès n’avait pas eu lieu à huis clos. Si le débat avait été public, "la France aurait pris conscience qu’aujourd’hui, la Shoah recommence. L’état dans lequel Ilan a été retrouvé, ce qu’on lui a fait subir est inadmissible. Si le débat avait été public, la réalité aurait été tout autre."

Interrogée sur la possibilité de faire appel du verdict, Ruth Halimi, absente du tribunal vendredi soir en raison du shabbat, a déclaré que "tout ce qui pourrait être fait pour que le calvaire d’Ilan soit sanctionné à la mesure de ce qu’il a vécu, dans cette horreur et cette angoisse de chaque minute, sera justifié." Et si elle ne participera pas à la manifestation prévue lundi soir devant le ministère de la justice, à l’appel du bureau nationale de vigilance contre l’antisémitisme, Ruth Halimi a jugé bon que l’opinion française et communauté juive réagissent".

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