Les douloureux souvenirs de Mounia avec DSK

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A L'AUDIENCE - Mounia a raconté mardi à la barre, lors du procès du Carlton, sa première rencontre avec Dominique Strauss-Kahn, évoquant "un rapport brutal".

C'était en 2009 ou 2010, elle ne se souvient plus très bien. Mounia se rend à Paris avec Fabrice Paszkowski et David Roquet, deux entrepreneurs du Nord. Un aller-retour rapide, dans la journée. Le groupe a rendez-vous au très chic hôtel Murano dans le centre de Paris avec un invité de marque : Dominique Strauss-Kahn. L'ancienne prostituée a raconté mardi devant le tribunal correctionnel de Lille sa première rencontre avec l'ancien président du FMI. Un souvenir douloureux.

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La jeune femme l'assure, elle s'est rendue à Paris dans l'unique but d'avoir des relations sexuelles avec DSK. "Avant, il y a des échanges très rapides pour faire connaissance, c’est très court. On va au bar pour boire un verre." De quoi parle-t-on en pareilles circonstances ? "On a dit des banalités : je lui ai dit que j’étais mère de famille, que j’étais secrétaire bilingue". "Puis une première fille monte avec DSK", se souvient Mounia.  Ils redescendent ensuite "en peignoir" et c'est au tour de Mounia. "Je suis consentante parce que je suis venue dans un but précis", assure-t-elle.

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Mais tout ne se passe pas comme prévu. Dominique Strauss-Kahn impose à Mounia "une relation contre nature", dit-elle, sans jamais prononcer le mot "sodomie". "J’ai montré quelques réticences, pas par des mots mais par des gestes. Je ne voulais pas de cette pratique mais je ne l’ai pas dit oralement", reconnait-elle. "J’ai beaucoup pleuré à ce moment là, il s’en est aperçu. Son sourire m’a marquée, du début à à la fin, il avait l’air d’apprécier tout ce qu’il faisait." "C’était un rapport de force. Brutal, mais consenti parce que j’avais besoin de cet argent", redit la jeune femme. "DSK était courtois, ils l’ont tous été. Ce n’est que ce passage dans la chambre…"

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La question au centre des débats pendant tout ce procès revient : DSK savait-il que les filles présentes ce jour-là étaient des prostituées ? Pour Mounia, cela ne fait aucun doute : "Il ne pouvait pas ignorer que j’étais rémunérée, il s’est permis beaucoup de choses. Il est allé jusqu’au bout alors que je lui faisais comprendre que je ne voulais pas".

Dominique Strauss-Kahn, lui, a expliqué mardi n'avoir rien à se reprocher. L'ex-patron du FMI a affirmé qu'il ignorait la qualité de prostituées des femmes qu'il rencontrait lors des soirées libertines incriminées.