Le public était nombreux dans la salle d'audience du Palais de justice de Bastia, jeudi 1:11
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Frédéric Michel avec AFP et M.L
Seules trois des cinq personnes poursuivies après la violente rixe survenue en Haute-Corse à la mi-août se sont présentées à leur procès, jeudi.

Devant le Palais de justice de Bastia, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, jeudi après-midi. Vêtus de t-shirts blancs, barrés d'une tête de Maure, emblème de la Corse, elles sont venues soutenir les villageois impliqués dans la violente rixe qui a éclaté au mois d'août à Sisco. Preuve, un mois après les faits, que la tension et l'émotion collective liées à cette affaire n'ont pas disparu.

"La colère, la peur, la folie collective". Dans ce contexte, la présidente a tenu à recentrer le procès dès son ouverture : "nous sommes ici pour juger des comportements individuels", a-t-elle rappelé. "Nous nous intéresserons au comportement de chacun et réfléchirons à ce que représentent un mouvement de foule, la colère, la peur, la folie collective." Déplacée dans la salle des assises pour accueillir davantage de public, l'audience a commencé en retard et devrait se poursuivre tard dans la soirée.  

"Des propos déformés". Pendant les deux premières heures, le tribunal a tenté de démêler les faits dans un dossier construit "autour de la rumeur, des propos déformés, exagérés", selon les mots de la présidente. A la barre, chaque protagoniste a soutenu une version différente, évoquant successivement des photos volées, des jets de pierre, des tirs de fusil harpon et des propos racistes. La rixe a éclaté entre une famille marocaine et de jeunes corses, qui s'accusent mutuellement d'avoir prononcé les premières insultes.

Deux des membres de la famille, laissés en liberté, ont choisi de ne pas se présenter à l'audience, se disant inquiets pour leur sécurité. Selon leurs avocats, les deux frères ont quitté la Corse. Le troisième, incarcéré, est présent au Palais de justice. C'est pour qu'il soit jugé rapidement que les avocats ont abandonné leur demande de dépaysement du procès, rejetée jeudi.