Privatisation de l'aéroport de Lyon : des riverains saisissent le Conseil d'Etat

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L'aéroport Saint-Saint-Exupéry de Lyon doit être prochainement privatisé. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon des riverains, rien n'est prévu pour leur protection alors que la privatisation va entraîner selon eux un doublement du trafic aérien.

Une association de riverains opposés à la privatisation de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry lancée par le gouvernement a saisi en urgence le Conseil d'État pour en contester les modalités, a-t-elle indiqué jeudi.

Procédure d'urgence. L'association contre l'extension et les nuisances de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry a déposé le 6 avril un référé-suspension devant la plus haute juridiction administrative, le Conseil d'État, "afin d'arrêter le processus de vente", indique dans un communiqué l'association qui revendique 6.000 membres. La procédure dite d'urgence prévoit un examen du contentieux sous quinzaine par les sages du Palais royal.

Trafic doublé. "Le processus de privatisation viole une directive européenne", argue l'avocat de l'association, Me Étienne Tête, qui estime que le "montage" ouvrant la voie à la privatisation de l'aéroport est un "détournement" des règles encadrant l'obligation de mise en concurrence des délégations de service public. "La privatisation a pour objectif le doublement du trafic aérien à 20 millions de passagers et la création d'un hub pour le fret dont l'ambition est de devenir le plus important pour le sud de l'Europe. Pour nous, c'est une catastrophe", commente la présidente de l'Acenas, Evelyne Lavezzari. "Aucune protection concrète n'est prévue pour les riverains menacés", précise l'association dans un communiqué.

Une privatisation qui fait consensus. L'Etat a donné le 10 mars le coup d'envoi à la privatisation partielle des aéroports de Nice et de Lyon, qui pourrait lui rapporter autour de 2 milliards d'euros, en lançant les appels d'offres pour la cession des 60% qu'il détient dans les deux infrastructures. Le choix des acquéreurs devrait intervenir cet été. A Lyon, le choix de la privatisation bénéficie d'un certain consensus auprès des acteurs locaux impliqués dans le dossier, collectivités locales et chambres de commerce et d'industrie en tête.