Prisons : nouveau record avec plus de 70.000 personnes détenues au 1er avril en France

Directeurs de prisons, syndicats de surveillants, associations veillant aux droits des détenus : tous dénoncent cette surpopulation, qui concerne surtout les personnes en attente de procès.
Directeurs de prisons, syndicats de surveillants, associations veillant aux droits des détenus : tous dénoncent cette surpopulation, qui concerne surtout les personnes en attente de procès. © AFP
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avec AFP
Le nombre de détenus dans les prisons françaises était au 1er avril de 70.230, soit un taux d'occupation de 120%, tous établissements pénitentiaires confondus.

Le nombre de personnes détenues en France a battu en avril un nouveau record et dépassé la barre des 70.000, aggravant encore la surpopulation des prisons françaises, source de vives tensions dans les établissements.

120% d'occupation en moyenne. Le nombre de détenus était au 1er avril de 70.230. Le précédent record, établi au mois de mars, était de 69.430 personnes incarcérées, selon des statistiques visibles sur le site du ministère de la Justice et actualisées chaque mois. La capacité des établissements pénitentiaires français pour accueillir ces détenus n'étant que de 58.670 places opérationnelles au 1er avril, le taux d'occupation atteignait au début du mois 120%, tous établissements pénitentiaires confondus. Dans sept prisons, ce taux était d'au moins 200%. Au total, 1.883 personnes détenues dormaient sur des matelas au sol au 1er avril.

Vives inquiétudes. Cette surpopulation, qui concerne surtout les personnes en attente de procès, plus que celles déjà condamnées, suscite de vives inquiétudes, à la fois chez certains directeurs de prisons, chez les syndicats de surveillants et chez les associations veillant aux droits des détenus. La prison de Fleury-Mérogis en région parisienne, plus grand établissement d'Europe, sort ainsi tout juste d'un mouvement de protestation des surveillants, tandis que la directrice de la maison d'arrêt de Villepinte avait annoncé fin mars que l'établissement ne pouvait plus accueillir de nouveaux détenus. Par ailleurs, l'État a été attaqué devant la justice administrative pour les conditions de détention de la prison surpeuplée de Fresnes, dans le Val-de-Marne, où plus de 2.500 détenus cohabitent avec rats et punaises de lits.

Macron et Le Pen pour davantage de places. Chacun des deux candidats en lice pour le second tour de l'élection présidentielle s'est prononcé pour la construction de nouvelles places de prison, mais dans des proportions très différentes: 15.000 pour Emmanuel Macron et 40.000 pour Marine Le Pen.