Pourquoi le jour de carence va-t-il être rétabli pour les fonctionnaires ?

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Gérald Darmanin : "Le fait d’avoir supprimé une journée de carence, c’est 170 millions d’euros en moins dans le budget de l’Etat". © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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François Geffrier
Le ministre du Budget a annoncé jeudi que le jour de carence dans la fonction publique sera rétabli.

Le gouvernement le répète depuis quelques jours, il va falloir faire des économies ! L’équation est difficile : réduire les déficits sans augmenter les impôts, ce qui signifie une réduction drastique de la dépense publique. Mercredi soir, le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin recevait à Bercy le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, ainsi que des parlementaires et les représentants des caisses de sécurité sociale, pour des États généraux des comptes publics. Et le jeune ministre a expliqué que le jour de carence serait rétabli pour les fonctionnaires. Une mesure qui signifie que la première journée d’arrêt maladie d’un fonctionnaire n’est plus indemnisée.

Instaurée par Sarkozy, la mesure avait été supprimée par Hollande. Avant de réinstaurer ce dispositif, il y aura eu de nombreux allers-retours sur ce jour de carence. La mesure avait été instaurée à la toute fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy en 2012, puis supprimée deux ans plus tard, sous François Hollande. La voilà à nouveau sur la table. Il s’agit de faire des économies, et les arguments du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin sont déjà bien rodés. "Nous allons proposer, et ce sont les parlementaires qui décideront de rétablir une journée de carence afin de rétablir une équité entre le public et le privé", a-t-il expliqué. "Le fait d’avoir supprimé une journée de carence, c’est 170 millions d’euros en moins dans le budget de l’Etat".

"Une mesure inutile et injuste". Bernadette Groison, secrétaire générale du syndicat de professeurs FSU, était dans la salle avec le ministre quand il a annoncé le rétablissement de cette mesure. Elle la juge totalement inutile. "Ce sont les vieilles recettes, on cherche les fonds de tiroir", déplore-t-elle. "On peut casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre mais ce qu’il faut traiter, c’est pourquoi des agents aujourd’hui sont absents. Ce n’est pas une mesure d’égalité avec le privé, nous le savons. Il n’y a pas de conventions collectives qui prendront en charge la journée de carence dans le public. C’est vraiment une mesure totalement inutile et injuste".  

Reste les statistiques fournies par le gouvernement : en 2012, quand le jour de carence avait été instauré, les arrêts maladie d’un jour avait diminué de 43% dans la fonction publique territoriale.