Pour les avocats de Fillon, l'enquête du PNF viole la séparation des pouvoirs

Le PNF a annoncé jeudi qu'il poursuivait ses investigations et qu'il écartait à ce stade un classement sans suite.
Le PNF a annoncé jeudi qu'il poursuivait ses investigations et qu'il écartait à ce stade un classement sans suite. © FRANÇOIS NASCIMBENI / AFP
  • Copié
avec Reuters , modifié à
Les avocats du couple Fillon ont réaffirmé dans un communiqué que le Parquet national financier n'est pas compétent dans l'affaire d'emploi fictif présumé.

Les avocats du couple Fillon ont à nouveau contesté jeudi le rôle du Parquet national financier (PNF), qu'ils jugent non compétent pour enquêter sur les soupçons d'emplois fictifs de l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle. Le PNF a annoncé auparavant qu'il poursuivait ses investigations et qu'il écartait à ce stade un classement sans suite.

"Le principe de séparation des pouvoirs" bafoué. Pour les avocats du couple Fillon, Mes Levy et Cornut-Gentille, l'enquête menée par le PNF "se déroule en violation des règles de compétence du Parquet national financier et, plus grave encore, du principe de la séparation des pouvoirs". "Il est capital, à quelques semaines du premier tour des élections présidentielles, que l'enquête se déroule enfin dans légalité et la sérénité. Toute nouvelle violation du secret de l'enquête serait inadmissible", ajoutent-ils. 

Une annonce publique. Les défenseurs de François Fillon estiment en effet que le PNF a violé le code de procédure pénale qui lui impose "de ne communiquer que 'des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges'". Or, disent-ils, le Parquet national financier "a choisi d'annoncer publiquement et sans justification une poursuite des investigations" en s'abstenant de "relever qu'après trois semaines d'enquête et de très nombreuses auditions, il n'y a pas d'éléments suffisants pour requérir des poursuites". Les deux avocats avaient demandé la semaine dernière au PNF de se dessaisir du dossier, ouvert à la suite de révélations du Canard enchaîné fin janvier.