Policier blessé dans un braquage à Saint-Ouen en 2015 : deux hommes jugés jeudi

Les deux hommes seront jugés par le tribunal de Bobigny pour  "vol en bande organisée avec arme" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime"
Les deux hommes seront jugés par le tribunal de Bobigny pour "vol en bande organisée avec arme" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime" © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'un des malfaiteurs avait ouvert le feu sur des policiers de la BAC qui leur barraient la route, l'un d'eux avait été touché à la tête. Les complices présumés du tireur, abattu, sont jugés à Bobigny à partir de jeudi. 

Un policier grièvement blessé après un braquage en 2015 à Saint-Ouen, le tireur, un récidiviste en fuite, abattu : l'affaire avait déclenché une polémique sur les permissions de sortie des détenus. Deux complices présumés du tireur sont jugés à partir de jeudi à Bobigny.

Une "taupe" dans la société de transport. Ces deux derniers comparaissent devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis jusqu'au 13 octobre pour "vol en bande organisée avec arme" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime". L'un d'eux, 31 ans, connu pour des faits liés à l'islamisme radical, travaillait comme sous-traitant de la société de transport de bijoux qui avait fait l'objet du braquage, le 5 octobre 2015. Il est accusé d'être la "taupe", d'avoir fourni aux malfaiteurs des indications sur les lieux et les employés présents, ainsi que la date propice pour commettre le braquage.

Un chauffeur qui s'est rendu. Le deuxième, 26 ans, déjà condamné à plusieurs reprises pour vols aggravés, jouait le rôle du chauffeur. Il avait été interpellé après la fusillade, au volant de l'utilitaire pris en chasse par les policiers. Il ne portait pas d'arme et s'était rendu. "Il ne faudrait pas que mon client soit condamné pour des choses qu'il n'a pas faites", a déclaré, son avocate, Clarisse Serre.

Un braqueur qui a fait feu. Le braqueur abattu, radicalisé selon ses proches, n'était pas rentré en prison depuis une permission accordée cinq mois plus tôt. Le jour des faits, stoppé dans sa fuite par des véhicules de police lui barrant la route, il était sorti de l'utilitaire et avait fait feu avec un pistolet automatique sur des agents de la BAC de Saint-Denis.

Le policier a pris deux balles dans la tête. Un policier, âgé de 36 ans au moment des faits et partie civile au procès, avait été grièvement blessé de deux balles à la tête. Sans "aucune idée de vengeance", "il attend l'audience avec impatience", a expliqué son avocate, Charlotte Masse : "Il veut comprendre comment tout cela a pu arriver". Actuellement en mi-temps thérapeutique, le fonctionnaire ne retravaillera plus sur la voie publique.

Le fait divers avait suscité un vif émoi chez les policiers. La permission de sortie accordée avait notamment provoqué des critiques virulentes de la part des syndicats de police, qui avaient dénoncé des "décisions irraisonnées" et demandé "des comptes" à la ministre de la Justice de l'époque, Christiane Taubira.