Police de sécurité quotidienne : Macron "est en train de nous en faire une belle"

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C.O. , modifié à
Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance, invité mercredi sur Europe 1, s'inquiète de voir resurgir la police de proximité, supprimée par Nicolas Sarkozy. 
INTERVIEW

C'est un événement plutôt rare : mercredi, Emmanuel Macron réunit policiers et gendarmes à l'Elysée. Il devrait s'exprimer sur la "police de sécurité quotidienne", l'une de ses principales promesses de campagne dans le domaine de la sécurité. Pour l'heure, ses contours restent très flous, mais ses promoteurs insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas de rétablir la police de proximité, symbole de la politique sécuritaire de Lionel Jospin, brutalement supprimée par Nicolas Sarkozy. 

"Il doit y avoir un loup". "Je crois qu'il doit aimer les surprises, le président de la République. Il est en train de nous en faire une belle. On ne sait pas ce dont il va parler. Les syndicats ne savent pas. Depuis des mois, nous entendons parler d'un terme. J'ai l'impression que ce doit être encore un peu flou. Et quand c'est flou, il doit y avoir un loup", réagit mercredi Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance, au micro de Raphaëlle Duchemin dans Europe 1 Bonjour.

"Loin des préoccupations des policiers". L'Elysée assure que l'idée, avec cette police de sécurité quotidienne, est de s'adapter aux préoccupations des concitoyens selon le lieu où ils vivent et de définir les organisations et les modes d'intervention par rapport à ces besoins. "Je ne sais pas si en disant ça, il y a quelque chose de très nouveau", souligne Jean-Claude Delage, qui y voit plutôt une nouvelle forme de police de proximité. "Si c'est pour faire du neuf avec du vieux, je ne pense pas qu'Emmanuel Macron a été élu pour ça. Nous attendons qu'il décline ses propositions. Je pense qu'avec ces mots, on est très loin des préoccupations réelles des policiers et de la population", ajoute-t-il.

Des actes plus que des mots. Selon lui, les problèmes auxquels sont confrontés les policiers concernent leurs conditions de travail, les moyens et les effectifs alloués. "La population n'attend pas des mots mais des actes. Ce qui est attendu, c'est d'avoir des voitures, de l'armement, des moyens juridiques pour pouvoir travailler", complète le syndicaliste.