Police de sécurité du quotidien : à Toulouse, les habitants "attendent de voir"

Toulouse Le Mirail 1280
La police de sécurité du quotidien sera déployée dans le quartier sensible du Mirail, à Toulouse. © PASCAL PAVANI / AFP
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Benjamin Peter, édité par M.B.
Le dispositif, présenté par Gérard Collomb, invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1 dimanche, doit être déployé dans le quartier sensible du Mirail pour renouer le dialogue avec la population.
REPORTAGE

Elle avait été présentée en grandes pompes par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui viendra en assurer la défense dans le Grand Rendez-Vous d'Europe 1 dimanche. La Police de sécurité du quotidien se déploie désormais sur le terrain, dans une trentaine de quartiers, dont celui du Mirail, à Toulouse.

"Savoir comment la population perçoit sa police". Concrètement, cela signifie des effectifs en plus pour les policiers sur place, mais aussi des tablettes et des smartphones pour faciliter les contrôles et les verbalisations. L'idée étant de permettre aux forces de l'ordre de disposer de plus de temps pour aller au contact des habitants. "Les problèmes de délinquance sont réels et impactent la vie de la population au quotidien", souligne Paul Mérault, commissaire de police au Mirail. "Nous, nous avons une interprétation, une vision de cette délinquance. Mais il est important de savoir comment elle est perçue par la population et comment la population perçoit sa police. Car nous sommes quand même à son service."

"J'attends de voir". Si l'objectif affiché, côté policiers, est donc de multiplier les rencontres avec les habitants pour améliorer ce dialogue, la population reste, elle, dans l'expectative. "Je ne me sens pas en sécurité même s'ils sont là H24", explique Soumeya, qui pense néanmoins que "s'il y a vraiment un travail de fond fait avec la population, on peut arriver à quelque chose". Florian, de son côté, aimerait "une police proche des habitants, pas seulement là quand il y a un problème, mais au quotidien". C'est seulement à ce prix que "cela pourrait changer". "Mais je suis encore très pessimiste, j'attends de voir les retours d'abord", confie le jeune homme.

La "reconquête républicaine" de ces quartiers difficiles, comme l'appelle le ministère de l'Intérieur, doit donc encore faire ses preuves. Alors que l'expression elle-même n'est pas toujours bien comprise par les habitants.