La peinture murale réalisée par l’artiste Goin à Grenoble agite les passions. Dans le cadre d’un festival d’art urbain subventionné par la municipalité écologiste, le street artiste a représenté deux policiers en train de matraquer une Marianne à terre. Une fresque "indigne", a réagi, dans Le Dauphine Libéré Patrick Mairesse, directeur départemental de la sécurité publique. Geneviève Fioraso, députée de l’Isère, a demandé à ce qu’elle soit immédiatement effacée, tandis que Bernard Cazeneuve a indiqué dans un tweet qu’il attendait qu’Eric Piolle, le maire EELV de Grenoble, présente ses excuses.
Plein soutien aux policiers qui protègent chaque jour les Grenoblois, et qui attendent d'@EricPiolle qu'il leur dise ses regrets #fresque
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 26 juin 2016
Comment est-il possible de cautionner une telle fresque apparue à Grenoble ? Respect pour ceux qui nous protègent ! pic.twitter.com/FRcP8NPIYI
— Michel Destot (@mdestot) 26 juin 2016
Le socle de la République. "Autant on peut partager l’émoi des policiers, notamment après les attentats abjects […], autant nous devons rester sur le socle de la République, et le socle de la République, c’est la liberté d’expression", s'est défendu Olivier Piolle au micro d'Europe 1 Midi. "Nous étions tous, il y a dix-huit mois, en train de défiler derrière Charlie et derrière la police, nous devons rester dans cet esprit", a soutenu l'édile.
"Pas de négociation avec la liberté d'expression". Le mur sur lequel la fresque décriée a été peinte doit être détruit la semaine prochaine, comme convenu dans le cadre du "Grenoble Street Art Fest" qui s’est achevé dimanche. En attendant, Eric Piolle refuse de commenter la qualité et le message de l'oeuvre : "En tant qu’élu mon rôle n’est pas de commenter une œuvre d’art." "Il n’y a pas de négociation dans la liberté d’expression", assène-t-il, rappelant que l'indépendance artistique est une notion "fondamentale pour notre société". "L'art est subversif. Il l'a toujours été, et il le sera toujours", martèle-t-il.