Plan Vigipirate : un défi logistique sans précédent pour l'armée

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Gwendoline Debono avec M.-A.B. , modifié à
SÉCURITÉ - Le renforcement du plan Vigipirate implique le déploiement de 10.500 soldats sur l’ensemble du territoire. A cela s’ajoute notamment le casse-tête de leur relève.

La France compte désormais plus de militaires déployés sur son sol qu'en "opex", les opérations extérieures. Avec 10.500 soldats mobilisés pour répondre aux besoins du plan Vigipirate, l'armée doit faire face à un défi logistique impressionnant, ainsi qu’à un défi humain inédit, alors que la France  se retrouve dans le même temps engagée sur plusieurs fronts. Est-il possible de maintenir un tel déploiement sur le long terme ?

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30.00 soldats concernés par le dispositif. Côté Défense, on estime qu’au-delà d’un mois il faudra adapter le dispositif, voire l’alléger. Il faut comprendre que lorsqu’un soldat est déployé, un autre récupère et le troisième s’entraine. Ainsi, si 10.500 soldats sont déployés au total, ce sont en fait près de 30.000 militaires qui sont concernés par ce plan Vigipirate inédit et intense, comme le confient les soldats eux-mêmes.

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"La plupart du temps, on va se lever vers 4 ou 5 heures du matin. Après notre petit-déjeuner, on prend les relèves. A partir de là, on reste 24 heures sur les postes", explique le caporal-chef Sébastien, en faction  devant une école juive où des hommes se relaient jour et nuit. "On tourne sur un cycle de 24 heures de travail, 24 heures de repos. Parfois, on peut être amené à travailler un petit peu plus que 24 heures. Et physiquement, cela demande beaucoup aux hommes. Mais on fait notre métier", précise-t-il avec des mots qui laissent transpirer de la fierté mêlée à la fatigue.  

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"Durer le temps qu’il faudra".  Ces soldats ont fait leur paquetage en quelques heures. Dans le fort de Vincennes, une des salles est transformée en dortoir. Comme au Mali ou en Centrafrique, les gilets pare-balles sont posés aux pieds des lits pliants.  "C’est rustique, mais nous sommes prêts", assure le lieutenant-colonel André du 40e régiment d’artillerie. "C’est un grand hangar qui est chauffé. Il y a tout ce qu’il faut : des installations sportives, tout ce qui est alimentation afin de manger sur place et à l’extérieur. On peut tenir longtemps, tout est pris en compte pour que l’on puisse durer le temps qu’il faudra", poursuit le soldat.

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Durer, certes. Sauf que dans l’agenda, il faut également penser aux relèves des forces engagées à l’étranger. Problème : aujourd’hui l’ensemble des opérations militaires mobilise près des ¾ des effectifs de l’Armée de terre.