"Pétrole contre nourriture" : un non-lieu requis pour Pasqua

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L’enquête portait sur le versement de commissions occultes au régime irakien de Saddam Hussein.

11 personnes, dont des anciens diplomates, pourraient être renvoyées en correctionnelle dans l'affaire "Pétrole contre nourriture", a-t-on appris jeudi de sources judiciaires. Mais parmi eux, ne devraient figurer ni l’ancien ministre Charles Pasqua, ni le PDG de Total, Christophe de Margerie. Pour tous les deux, le parquet de Paris a requis un non-lieu.

Après la première guerre en Irak, en 1996, l’ONU avait mis en place un programme baptisé "Pétrole contre nourriture". Objectif : tenter de subvenir aux besoins du peuple irakien alors qu’un embargo frappait le régime de Saddam Hussein. L’Irak avait ainsi la possibilité de vendre son pétrole mais seulement pour acheter de la nourriture et des médicaments.

Charles Pasqua avait été mis en examen il y a trois ans pour trafic d'influence aggravé et corruption d'agent public étranger. L’ancien ministre de l’Intérieur était soupçonné d'avoir reçu du régime irakien des barils de pétrole qu'il aurait revendus à une société. En échange, Charles Pasqua et des diplomates auraient fait des actions de lobbying pour obtenir la levée des sanctions contre l’Irak. Le parquet a estimé que l'enquête n'avait pas apporté de preuves. Charles Pasqua a toujours affirmé être "étranger à tout cela".

Christophe de Margerie était quant à lui suspecté d'avoir joué un rôle dans le versement présumé de pots de vin par Total pour obtenir des contrats en Irak. Le plus grand groupe français a toujours nié avoir contourné l'embargo mis en place par l’ONU.

Parmi les personnes qui pourraient être renvoyées devant un tribunal au final, se trouvent l'ambassadeur de France aux Nations unies de 1991 à 1995, Jean-Bernard Mérimée, et l'ancien diplomate devenu président de l'Association franco-irakienne de coopération économique, Serge Boidevaix, soupçonnés d'avoir bénéficié de largesses du régime de Saddam Hussein en échange de leur lobbying réel ou supposé.