Retour à la normale à Montparnasse : "Ils ne vont pas me faire payer un billet, il ne manquerait plus que ça !"

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Mélanie Nunes, édité par A.D , modifié à
REPORTAGE - Après le "bug informatique" qui a contraint des milliers de voyageurs qui devaient partir dimanche à différer leur voyage, la gare Montparnasse est prise d'assaut ce lundi matin.
REPORTAGE

Retards et annulations ont impactés des milliers de voyageurs dimanche en gare de Montparnasse, laissant un goût de bis repetita après la panne géante survenue cet été. En cause cette fois-ci, un "bug informatique". Lundi aux premières heures, c'était la bousculade dans la gare comme a pu le constater un reporter d'Europe 1.

Trafic à la normale. Le jour n'est pas encore levé que des centaines de voyageurs emmitouflés patientent sous 5 degrés. Ils scrutent les panneaux d'affichage de la gare qui indiquent que le trafic reprend normalement. Le premier TER, direction, Chartres, est parti à 5h33 et le premier TGV, direction Bordeaux, à 6h10. Après la consternation, c'est le soulagement pour ceux qui se sont levés très tôt pour ne pas être trop en retard à leur travail. Mais agacement et colère dominent pour d'autres qui ont attendu des heures à la gare dimanche, en cherchant désespérément des trains de remplacement sans succès.

"C'est moche !". Beaucoup ont été contraints de dormir à Paris, hébergés dans des hôtels, chez des amis, de la famille. Certains ont même dormi dans la gare. On pouvait encore voir ce lundi matin quelques voyageurs qui avaient préféré s'allonger sur un banc pour être les premiers sur les quais. Nadine, manteau de fourrure et bonet sur la tête patiente depuis plus d'une heure : "J'ai la chance de pouvoir me payer l'hôtel, mais j'ai vu des parents avec trois petits gamins qui ne savaient pas où aller et c'est quand même assez désagréable. C'est moche", commente-telle.

Entendu sur europe1 :
Je monte dans le train. Je vais y aller comme ça. De toute façon, j'espère qu'ils n'auront rien à dire.

"C'est totalement injuste !". Une mère et sa fille arrivent également à toute allure. Elles viennent d'acheter un billet même si le prix ce lundi matin est beaucoup plus élevé. "C'est totalement injuste parce que je viens de me repayer un billet à 150 euros." Antoine, un autre voyageur a prévenu son employeur de son retard mais lui n'a pas la possibilité de racheter un billet. "Ça va être chaud, là je monte dans le train", affirme-t-il. "Je vais y aller comme ça. De toute façon, j'espère qu'ils n'auront rien à dire. Ils ne vont pas me faire payer un billet, il ne manquerait plus que ça !"

"Une honte ce pays". La panne reste inacceptable aux yeux de nombreux voyageurs, comme Henri : "C'est une catastrophe, c'est une honte ce pays. La ministre du Transport peut faire une communication en disant que c'est un épisode inadmissible mais au final, ça ne sert à rien." Pour lui, le train, c'est terminé, assure-t-il. La prochaine fois, il prendra le covoiturage ou même l'avion.

Premiers arrivés, premiers servis. Ceux qui ont pu circuler dimanche regrettent aussi manque d'information. "On a dû deviner, parce qu'on n'était pas vraiment aiguillés. On a vu qu'un train partait vers Lille. On s'est rendu compte qu'il passait par Paris", raconte un usager qui a réussi à partir de Nantes pour rejoindre la capitale. "C'était premier arrivé, premier servi malheureusement. Ce sont les recommandations qu'on a eues aussi : de prendre les premières places qui se présentaient."