Perpétuité requise pour le meurtre d'une étudiante à Rennes en 2004

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avec AFP , modifié à
La victime, âgée de 20 ans, avait été retrouvée le 5 septembre 2004 dans son studio du centre de Rennes.

La réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 20 ans, a été requise jeudi contre un homme de 40 ans jugé pour le meurtre et la tentative de viol d'une étudiante de 20 ans en 2004, un crime élucidé dix ans après.

Frappée de plus de 25 coups de couteaux. L'avocat général Martial Guillois a affirmé, devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, qu'il s'agissait d'une "peine équilibrée (...) compte-tenu du risque de réitération patent" et de l'absence de "prise de conscience" de l'accusé. "Nicolas Le Bouch a eu de multiples avertissements judiciaires (...) Il ne dit pas la vérité", a-t-il pointé. L'accusé reconnaît le meurtre de la jeune fille mais conteste la tentative de viol.

La victime, Lucie Beydon, 20 ans, avait été retrouvée le 5 septembre 2004 dans son studio du centre de Rennes, pantalon baissé et poitrine apparente. L'étudiante brestoise avait été frappée de plus de 25 coups de couteaux. Ce n'est qu'en juillet 2014 que des analyses ADN sur plusieurs objets ont permis d'élucider le crime. Elles ont mené à Nicolas Le Bouch, âgé de 27 ans à l'époque des faits, qui travaillait dans une pizzeria, à moins de cent mètres du studio de la victime.

L'accusé "dissimule, ment, n'est pas honnête". Entendu durant l'enquête, il n'avait pas été inquiété malgré de lourds antécédents : le suspect avait été condamné deux jours avant le décès de Lucie Beydon à deux ans de prison dont 20 mois avec sursis pour 35 faits d'exhibition sexuelle, vols et agression sexuelle commis entre septembre 2000 et décembre 2002.

Arrêté en février 2015, il a indiqué au cours du procès avoir sonné à la porte de la victime pour se masturber devant elle, son sexe en érection dans une main et un couteau dans l'autre. Fortement alcoolisé, "très excité" par le visionnage d'un film pornographique, il aurait frappé "accidentellement" la victime d'un coup de couteau alors qu'elle tentait de le repousser, avant de la rouer de coups, des déclarations qui sont contredites par plusieurs éléments matériels. Les vêtements de la victime n'étaient ainsi pas transpercés, ce qui atteste qu'elle a été dénudée avant d'être tuée. Des plaies de défense et une tentative d'égorgement indiquent qu'une violente lutte l'a opposée à son agresseur.

"Elle a lutté parce que monsieur Le Bouch voulait avoir une relation sexuelle. Il l'a dit au juge d'instruction pendant un an" avant de se rétracter, a plaidé Dominique Piriou-Forgeoux, avocate des parents de la victime. L'accusé "dissimule, ment, n'est pas honnête", a-t-elle lancé.

Le verdict est attendu dans l'après-midi.