Le cardinal Barbarin est mis en cause dans une deuxième affaire de pédophilie. 3:26
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J.R. , modifié à
Bertrand Virieux, l’une des victimes du père Preynat, a fustigé sur Europe 1 les explications du cardinal Barbarin, accusé d’avoir couvert des agressions sexuelles commises par des prêtres.
INTERVIEW

Face aux nouvelles accusations dont il fait l'objet, le cardinal Barbarin a vigoureusement démenti. "Jamais, jamais, jamais, je n'ai couvert le moindre acte de pédophile", a réaffirmé l'homme d'Eglise, mardi midi lors d'une conférence de presse, en marge du congrès des évêques de Lourdes. Le cardinal nie ainsi avoir couvert des actes de pédophilie de prêtres de son diocèse. Des explications qui n'ont pas convaincu Bertrand Virieux, l’une des victimes du père Preynat, ancien prêtre du diocèse de Lyon mis en examen fin janvier pour "agressions sexuelles sur mineurs". 

"J’ai trouvé très peu d’empathie, de bienveillance (du cardinal Barbarin) à notre égard. Il y a des expressions qui nous ont blessés. Il parle de risque judiciaire qui s’éloigne pour lui, mais la pédophilie, pour nous, a créé des blessures non prescrites", a réagi sur Europe 1 Bertrand Virieux, également co-fondateur de l’association de victimes "La parole Libérée". 

"Un problème profond". "Malheureusement, les faits sont prescrits. C’est plus un problème de moral qu’un problème judiciaire. On est face à un problème profond. Au-delà de la justice, la légitimité et la crédibilité d’un homme d’Eglise sont remises en cause. Ce n’est pas un manque de courage, c’est de la légèreté : la précaution élémentaire pour protéger les enfants n’a pas été tenue. Oui, on a à craindre de nouvelles affaires", a poursuivi Bertrand Virieux.  

Son association, "La Parole Libérée", a demandé une audience privée au pape pour évoquer ces faits. "La requête d'une audience papale privée ne passe pas par la presse. Sa publication tend évidemment à exercer une forte pression médiatique", a répondu le Vatican dans un communiqué, mardi soir. "On espère vraiment rencontrer le pape", a conclu Bertrand Virieux.