Pauvreté : la fracture territoriale s'aggrave en Ile-de-France

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avec AFP , modifié à
Le Secours catholique de Paris tire la sonnette d'alarme en Ile-de-France, où certaines zones sont de plus en plus pauvres.

La fracture territoriale s'aggrave en Ile-de-France, avec des zones qui s'enfoncent dans la pauvreté, dénonce lundi le Secours catholique, qui réclame un "changement radical dans la politique d'aménagement".

Moins de 750 euros par mois pour vivre. Dans cette région qui regroupe huit départements, du plus riche (Hauts-de-Seine) au plus pauvre (Seine-Saint-Denis), 15% (1,8 million) des 12 millions d'habitants disposent de moins de 990 euros par mois par unité de consommation, et la moitié d'entre eux de moins de 750 euros, selon un rapport de l'association publié lundi. De 2004 à 2012, la proportion des ménages pauvres y a augmenté deux fois plus vite qu'en France métropolitaine (+5 points contre +2,6). Et dans tous les départements à l'exception de Paris et les Hauts-de-Seine, "les revenus fiscaux des 10% des ménages les plus modestes ont moins progressé au cours des dix dernières années que le revenu médian".

Un grand nombre d'enfants pauvres."Il y a plus de personnes pauvres" et leur niveau de pauvreté "s'aggrave", s'inquiète Hervé Du Souich, président du Secours Catholique Ile-de-France. "On veut lancer un cri d'alarme : jusqu'où on va continuer dans ce sens-là?" Cette précarité touche aussi les enfants franciliens, dont le taux de pauvreté a grimpé de 22% en 2009 à 24,3% en 2013, une hausse encore plus marquée en Seine-Saint-Denis, avec des conséquences directes sur la santé (malnutrition, obésité) et l'échec scolaire.

Les logements sociaux en question. Les zones les plus pauvres, comme la Seine-Saint-Denis ou le nord-est parisien, sont aussi celles qui concentrent le plus de centres d'hébergement d'urgence, ajoutant de la pauvreté à la pauvreté. Et "les logements sociaux actuellement construits ne sont pas adaptés au profil des demandeurs", souligne le Secours catholique, déplorant le manque de logements dits "très sociaux" accessibles aux revenus les plus modestes. L'organisation, qui souhaite rencontrer la présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains), demande un "changement radical dans la politique d'aménagement", avec "un plan de construction de logements réellement accessibles aux personnes les plus pauvres", visant particulièrement les communes les plus favorisées "afin de rééquilibrer les territoires".