Pau : 7 ans ferme pour un ex-professeur convaincu de viol et agression sur d'anciennes élèves

Les faits se sont déroulés entre 1985 et 1994. Image d'illustration.
Les faits se sont déroulés entre 1985 et 1994. Image d'illustration. © AFP
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avec AFP , modifié à
Convaincu d'agressions sexuelles sur trois élèves et de viols sur deux autres, l'accusé de 83 ans a toujours nié les faits. 

La Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques a condamné vendredi à sept ans de réclusion un ancien professeur d'une école de Salies-de-Béarn, convaincu d'agressions sexuelles sur trois élèves et de viols sur deux autres, entre 1985 et 1994. Au moment des faits, Pierre Morié, 83 ans aujourd'hui, était professeur polyvalent à l'Institut Beaulieu de Salies-de-Béarn, destiné aux enfants présentant des difficultés d'adaptation.

Arrivé libre lundi à l'ouverture du procès, Pierre Morié est resté impassible à la lecture d'un verdict conforme aux réquisitions de l'avocate générale, Dominique Coquizard. Son avocat, Me Thierry Sagardoytho, a annoncé qu'il faisait appel, dénonçant un procès relevant de "l'archéologie judiciaire" tant les faits étaient anciens.

L'enquête avait démarré après la plainte, en janvier 2009, d'une des cinq victimes présumées âgée aujourd'hui de 39 ans. Celle-ci avait affirmé avoir subi des agressions sexuelles de la part de l'accusé alors qu'elle avait 7 ans.

Des méthodes de chantage selon l'accusation. C'est "après avoir consulté un site" où témoignaient des anciens élèves qu'elle s'était rendue compte "que des jeunes femmes racontaient des histoires similaires à la sienne". Les enquêteurs avaient alors recensé douze potentielles victimes : certaines ont démenti, pour d'autres les faits étaient prescrits, et quatre enfin se sont portées parties civiles. 

Selon les accusations, l'enseignant agissait selon le même mode opératoire, sans violence, mais par chantage sur les notes, sur des leçons de soutien ou récompenses. Certaines victimes auraient subi pendant quatre ans, une fois par semaine, des pénétrations sexuelles.

Les élèves "venaient d'elles-mêmes" sur ses genoux, selon l'accusé. L'octogénaire, au casier judiciaire vierge, a constamment nié les faits, admettant seulement que les élèves, nées entre 1978 et 1981, "montaient sur ses genoux" et affirmant qu'"elles venaient d'elles-mêmes".

"Solange, qui avait dix ans, avait une poupée dans sa chambre, et cette même fillette le matin se faisait caresser le vagin. Elle porte les stigmates d'un traumatisme, de ce souvenir de Beaulieu, de cet effroi qu'elle a ressenti", a plaidé Me Antoine Tugas, l'avocat de l'une des plaignantes. "Elle a été victime d'agissements sexuels de Pierre Morié, mais aussi je tiens à le dire d'agissements institutionnels", a-t-il insisté.

La direction n'avait pas donné suite à de premières alertes. A l'époque, certains employés avaient en effet dénoncé les attitudes "ambiguës" de l'enseignant auprès de la direction, mais celle-ci n'avait pas donné suite à leurs alertes.