Pascal Canfin, directeur général de WWF France : "Le plan de Hulot est un premier pas important"

Pascal Canfin, directeur général de WWF France, prône la "zéro artificialisation nette".
Pascal Canfin, directeur général de WWF France, prône la "zéro artificialisation nette". © Europe 1
  • Copié
Thibaud Le Meneec, avec AFP , modifié à
Dévoilé mercredi en grande pompe par le gouvernement, le plan pour la biodiversité va dans la bonne direction pour le directeur général de WWF France.
INTERVIEW

"'La nature se meurt, elle nous lance un SOS et pourtant tout le monde s'en fout', a dit Nicolas Hulot. L'enjeu, c'est que tout le monde arrête de s'en foutre." Pour Pascal Canfin, l'urgence écologique impose de nommer clairement le besoin de respecter davantage l'environnement, au moment où "60% des animaux ont disparu lors des 40 dernières années". 

Les mesures de Hulot "vont-elles assez loin ?" Alors que le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a présenté mercredi un plan de 90 mesures pour la biodiversité depuis le Muséum d'histoire naturelle, le directeur général de WWF France estime que "toutes les mesures vont dans le bon sens par construction, mais vont-elles assez loin ? Ce qui est assez nouveau, c'est le portage politique de ce plan par le Premier ministre, de manière totalement interministérielle", s'est-il réjoui, mercredi, dans Europe Soir.

"Il faut arrêter de bétonner". "Ce qu'il faut changer, c'est arrêter de bétonner, arrêter d'artificialiser", a plaidé l'ancien ministre du gouvernement Ayrault sur Europe 1. "Il faut protéger ces terres agricoles en donnant plus de pouvoir au préfet. Ce qu'on demande, c'est zéro artificialisation nette : on arrête d'artificialiser et si on peut pas faire autrement, et sinon on compense ailleurs. [Le plan biodiversité] est un premier pas important."

D'autres ONG prudentes. D'autres responsables d'ONG ont salué l'initiative gouvernementale sur ce plan biodiversité, tout en restant exigeantes. "Le fait qu'un plan soit annoncé est, en soi, important", a estimé Jean-David Abel, responsable de la biodiversité chez France Nature Environnement, qui fédère 3.500 associations. Mais les 150 millions d'euros annuels prévus par le plan "ne sont pas à l'échelle de ce qu'on demandait", dénonce Jean-David Abel, qui relève qu'une partie de ces sommes seront prises sur les budgets des agences de l'eau ou ont déjà été annoncées.

"Pour un projet ambitieux, il faut des moyens et du courage", renchérit Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). "Le gouvernement a mis 5 milliards d'euros pour les agriculteurs, 1,5 milliard pour l'intelligence artificielle. Mais nous, on va chercher 100 millions ici, 30 millions là…", déplore-t-il.