Pas-de-Calais : à Troisvaux, on se prépare à l'arrivée de nouveaux migrants

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Kevin Thuilliez, édité par A.H.
Troisvaux, dans le Pas-de-Calais, va accueillir d'ici une poignée de jours de nouveaux migrants. Le village héberge déjà une vingtaine de réfugiés.
REPORTAGE

Deux nouveaux centres d'accueil pour les migrants vont être implantés dans les Hauts-de-France, a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur. Situés à Bailleul dans le Nord et à Troisvaux dans le Pas-de-Calais, ils disposeront d'environ 300 places pour accueillir les réfugiés actuellement sans abri dans la région de Calais. L'objectif pour les autorités : convaincre ces migrants d'accepter l'asile en France.

Un village habitué à la présence des migrants. Le petit village de Troisvaux accueille déjà une vingtaine de migrants dans un imposant bâtiment en briques rouges, qui surplombe l'abbaye de Belleval. Ils y vivent depuis deux mois. Dans la cour, des vélos d'enfants sont posés par terre. La vie est rythmée par le passage des tracteurs et des camions de livraisons. L'arrivée prochaine d'une quarantaine de migrants de Calais n'inquiète pas cette riveraine : "Ça fait deux mois qu'ils sont ici et on ne voit personne. Moi, ça ne me dérange pas. Il faut bien que le gouvernement fasse quelque chose de ces pauvres gens. Pourquoi ne pas les placer dans des lieux qui sont vides ?"

Calais reste l'objectif. Pour convaincre les migrants de rejoindre ces centres, des maraudes vont être effectuées. La proximité de ces sites, à seulement quelques dizaines de kilomètres de Calais, séduit Mouanoun, un Afghan de 17 ans. Mais pour lui, l'objectif reste de passer en Angleterre. "Calais, c'est l'idéal pour nous. Ici, nous sommes nombreux à ne pas vouloir rester en France. Nous voulons rejoindre notre famille en Angleterre. Mais aujourd'hui, nous n'avons pas de quoi nous laver, pas d'endroit où dormir, et ça, c'est un problème", explique le jeune homme. 

Le centre de Troisvaux a désormais une dizaine de jours pour préparer l'arrivée des migrants… Quitte à pousser les murs. En effet, le centre ne peut accueillir pour l'instant qu'une soixantaine de réfugiés.