Paris réaménage sept places emblématiques

La place de la Bastille fait partie des sept places qui seront réaménagées entre 2017 et 2019.
La place de la Bastille fait partie des sept places qui seront réaménagées entre 2017 et 2019. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Conseil de Paris a voté mardi le réaménagement de sept places emblématiques de Paris. Objectif : moins de voitures, plus de vélos et de vert.

Sept places parisiennes, dont la place de la Bastille, du Panthéon ou encore la place d'Italie vont être réaménagés, après une décision mardi du Conseil de Paris. Le but est de réduire la place des voitures au profit des piétons et de la verdure.

Piétons et cyclistes au cœur de la ville. "L'acte fondateur de ces réaménagements est que le piéton et le cycliste deviennent prioritaires sur ces sept places", a lancé la maire PS de la capitale Anne Hidalgo en présentant le projet. Ces sept places, où les travaux s'échelonneront de 2017 à 2019, sont la place de la Bastille (4e-11e-12e arrondissements), de la Nation (11e-12e), du Panthéon (5e), d'Italie (13e), de la Madeleine (8e), la place Gambetta (20e) et la place des Fêtes (19e).

L'axe général du projet prévoit "un nouveau confort" aux piétons avec des traversées plus courtes, plus nombreuses et 50% en plus des espaces qui leur sont dédiés. Des fontaines à boire, des jeux d'eau "légers" pourront équiper ces places avec un "renforcement de la présence du végétal", arbres, jardinières ou pelouses. Le "ruban" de route dévolu aux voitures n’excédera pas 12 mètres et le stationnement des voitures sur les places même va être réduit.

"Un support de la vie sociale". Les places pourront également être préaménagées de façon à pouvoir accueillir des événements festifs, concerts, animations, etc. Pour Christophe Najdovski (EELV), adjoint à l'espace public porteur du projet, "ces places s'apparentent aujourd'hui à de simples giratoires". Le projet "va permettre de reconsidérer l'espace public non comme un seul tuyau à voitures mais aussi comme un support de la vie sociale".

Appels d'offres et initiatives. Les travaux auront lieu en deux temps, le premier consacré à la circulation, le second à l'aménagement. Ce dernier sera confié pour chaque place à un collectif d'architectes, urbanistes, paysagistes, artistes, etc. Les appels d'offres seront lancés dans les semaines qui suivent pour que chaque collectif soit sur place à l'été ou l'automne. Quelques initiatives ont été avancées: l'ouverture de la colonne de Juillet sur la Bastille à des petits groupes de public et l'expérimentation sur cette même place d'un projet de circulation en faveur des malvoyants. Sur proposition communiste, une plaque rendra hommage sur la place de la Nation à sept manifestants indépendantistes algériens tués le 14 juillet 1953 à cet endroit lors d'une manifestation.

Budget : 35-40 millions d'euros. Le budget consacré à ces aménagements s'élèvera à 35-40 millions d'euros, un budget jugé insuffisant par la droite parisienne mais aussi par les communistes et les écologistes. Le réaménagement de la seule place de la République a en effet coûté 24 millions d'euros.

Critiques. Ce projet "manque de souffle" a également dénoncé Nathalie Kosciusko-Morizet, chef du groupe Les Républicains, "il s'agit essentiellement d'élargir quelques trottoirs, de remplacer un mobilier urbain inadapté et d'ajouter quelques travées piétonnes". Le groupe LR, qui avait salué la "nécessité" d'un réaménagement, n'a pas pris part au vote, le projet ayant été voté globalement et non place par place comme il le souhaitait. Des élus ont également regretté que des places comme celle de la Concorde, de l'Opéra ou Denfert-Rochereau soient exclues du projet.

Sur Twitter, la maire de Paris Anne Hidalgo a présenté les différents projets de réaménagement les uns après les autres.