Paris, Lille, Marseille... Partout en France, un 1er mai très politique

Lille

Le temps maussade n'a pas empêché un peu plus de 1.300 personnes de défiler à Lille. Contrairement à Paris, la CFDT et la CGT ont défilé côte à côte pour défendre les droits des travailleurs.

DENIS CHARLET / AFP

Strasbourg

A Strasbourg, entre 1.800 et 4.000 manifestants ont défilé sous la pluie au rythme des "Résistance !" lancés par les militants.

PATRICK HERTZOG / AFP

Rennes

Selon les organisateurs, près de 5.000 manifestants étaient présents dans les rues de Rennes lundi matin pour protester contre les programmes des deux finalistes de l'élection présidentielle.

DAMIEN MEYER / AFP

Nantes

A Nantes, le cortège de plus de 4.000 personnes mené par l'intersyndicale CGT-FSU-Solidaires a été rejoint par des groupes anarchistes et des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en queue de cortège. La CFDT a appelé de son côté à un rassemblement pour "faire barrage au Front national", devant le château des ducs de Bretagne.

JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

A Paris, la CFDT le matin...

Entre 200 et 300 manifestants étaient rassemblés lundi à la mi-journée à Paris à l'appel notamment de la CFDT et de l'Unsa pour le traditionnel 1er mai, avec un mot d'ordre : "faire barrage au Front national". "La présence de Marine Le Pen est plus grave qu'en 2002", a déclaré à la tribune le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. "Il y a un réel risque que le Front national puisse accéder au pouvoir."

PHILIPPE LOPEZ

... des anarchistes perturbateurs...

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés lundi à Paris, dans le 19ème arrondissement pour un 1er mai "contre le fascisme et le capitalisme", à l'appel d'organisations anarchistes comme la Confédération nationale du travail et Alternative libertaire. En début d'après-midi, des militants anarchistes ont provoqué des heurts avec les CRS.

GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

... et des heurts avec les forces de l'ordre

A Paris toujours, le regroupement en début d'après-midi place de la République entre les manifestants anarchistes et le cortège de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires a donné lieu à des affrontements. Trois CRS ont été blessés par des jets de cocktails molotov.

PHILIPPE LOPEZ / AFP

Lyon

Deux défilés ont eu lieu à Lyon en milieu de journée. Le premier, à l'appel de la CGT, a rassemblé entre 5.000 et 8.000 personnes de la place Jean Macé à la place Bellecour. De son côté, la CFDT n'a rameuté que 250 manifestants.

JEFF PACHOUD / AFP

Bordeaux

Entre 3.500 et 4.000 personnes ont défilé le long de la Garonne et dans le centre-ville à Bordeaux. Manifestation qui a rassemblé syndicats, partisans d'Emmanuel Macron et militants appelant au "ni-ni".

NICOLAS TUCAT / AFP

Toulouse

A Toulouse, entre 6.000 et 15.000 personnes ont défilé sous les cris de "tout le monde déteste le FN". La manifestation s'est déroulée dans le calme.

REMY GABALDA / AFP

Marseille

Sous le soleil, environ 4.800 ont quitté le Vieux-Port de Marseille vers 11h derrière des drapeaux CGT, mais aussi FSU, Solidaires et Sud invités à célébrer ce "troisième tour social". Le camp du "Ni-Macron, ni-Le Pen" a fait entendre sa voix. La CGT des Bouches-du-Rhône a dénombré 40.000 manifestants dans les rues du département.

BERTRAND LANGLOIS / AFP

Perpignan

Il faisait beau à Perpignan où environ 2.000 personnes se sont mobilisées pour défendre le progrès social.

RAYMOND ROIG / AFP

Un brin de muguet messieurs-dames ?

Il n'y a pas que les manifestations qui marquent traditionnellement chaque 1er mai. En cette fête internationale des travailleurs, le muguet a également fleuri dans toute la France.

PATRICK HERTZOG / AFP

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avec AFP , modifié à
De Lille à Marseille, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour le traditionnel défilé du 1er mai pour rejeter le FN, mais aussi le libéralisme d'Emmanuel Macron.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé lundi à Paris dans les différents cortèges organisés. En fin de matinée, ils étaient quelques centaines à avoir répondu à l'appel de la CDFT pour "faire barrage au Front national". En parallèle, des militants anarchistes ont entamé une marche dans le 19ème arrondissement "contre le fascisme et le capitalisme". Ils ont ensuite rejoint la place de la République vers 13h30 pour se joindre au défilé de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires. Des heurts ont éclaté lors du regroupement. Quelque 150 personnes cagoulées ont affronté les forces de l'ordre. Trois CRS ont été blessés par des cocktails molotov.

Sous le soleil mais refroidis par le vent, plusieurs milliers de personnes (4.800 selon une première estimation de la police) ont quitté le Vieux-Port de Marseille vers 11h derrière des drapeaux CGT, mais aussi FSU, Solidaires et Sud. Au mégaphone, les militants syndicaux ont appelé les manifestants à célébrer ce "troisième tour social", "notre deuxième tour à nous". Des centaines de manifestants de La France Insoumise étaient présents, comme Isabelle, professeur de lettres et histoire de 46 ans, venue de Vitrolles (Bouches-du-Rhône). "Je ne viens pas toujours défiler le 1er mai, mais là je pense qu'il faut faire vivre la vague insoumise", a-t-elle expliqué, ajoutant : "le 7 mai ce sera sans moi".

A Nantes, au moins 4.000 personnes ont défilé derrière une banderole proclamant "En finir avec les reculs sociaux qui font le terreau de l'extrême droite".  Le cortège de tête de l'intersyndicale CGT-FSU-Solidaires a été rejoint par des groupes anarchistes et des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en queue de cortège. La CFDT a appelé de son côté à un rassemblement pour "faire barrage au Front national en allant voter", devant le château des ducs de Bretagne.

Le syndicat de Laurent Berger, qui a appelé à voter Macron le 7 mai, a pourtant défilé avec les autres organisations à Lille. Christine Carlier, secrétaire générale de l'union locale CGT, a expliqué cette exception : "historiquement, à Lille, il y a une intersyndicale solide, on travaille ensemble". 1.300 personnes ont manifesté dans la capitale du Nord selon la police, en dépit d'une météo maussade, contre 950 en 2016.

A Bordeaux, ils étaient plus de 4.000 selon la CGT, 3.500 selon la police. "Pour nous, le 1er mai, c'est l'occasion de dire 'ni l'un, ni l'autre'. Le fascisme est toujours pire que Macron mais gauche et droite utilisent le FN depuis 30 ans comme un épouvantail pour conserver le pouvoir. On refuse ce chantage et de voter Macron !" a assuré Thomas, étudiant.

Même son de cloche à Toulouse, où 6.000 à 15.000 personnes (selon la police et les organisateurs) ont défilé sous les cris de "tout le monde déteste le FN". "On subit une tentative de récupération de la part du FN", a expliqué Anthony Cano, un "insoumis" de 40 ans, "mais il y a un cordon sanitaire entre nous, nous serons des ennemis politiques à tout jamais". Georges Lorente, 64 ans, un militant Lutte Ouvrière déterminé à voter blanc, tenait une pancarte "pas de banquier, pas de fille de tortionnaire". "Aujourd'hui, on se demande si les gens ne sont pas anesthésiés", a fustigé de son côté Monique Semulué, 67 ans, qui avait voté Chirac en 2002 et appelle à se rallier encore derrière la cause de "la République".

A Lyon, à l'appel de la CGT, quelque 5.000 personnes selon la préfecture du Rhône, 8.000 selon les organisateurs défilaient à la mi-journée de la place Jean Macé (7ème arrondissement) à la place Bellecour (2ème arrondissement), tandis que la CFDT ne rassemblait que 250 manifestants.

La présidentielle était peu présente dans les revendications du cortège à Strasbourg, qui comptait de 1.800 personnes (selon la police) à 4.000 manifestants, défilant sous une pluie fine, derrière une banderole proclamant "Résistance!".