1:37
  • Copié
Ugo Pascolo , modifié à
Pour Arthur, membre du comité de mobilisation qui bloque Paris 1-Tolbiac depuis dix jours, il ne faut pas que l'université deviennent une "instance d'exclusion sociale".
INTERVIEW

"La mobilisation est assez énorme, nous sommes 1.500 en assemblée générale (AG), je n'ai jamais vu une telle mobilisation". Invité d'Europe 1 matin jeudi, Arthur, membre du comité de mobilisation de Paris 1 Tolbiac, témoigne de la grogne qui règne dans le monde estudiantin. Pour cet étudiant, [qui ne souhaite pas que son nom de famille soit dévoilé, ndlr], qui participe au blocage de son université depuis dix jours, il faut abroger la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), mais pas seulement.

"L'université, une instance d'exclusion sociale". "Nous demandons l'abrogation du plan étudiant, mais aussi de l'arrêté licence et de la réforme du bac", réclame Arthur. "Ces trois questions vont ensemble puisqu'elles représentent une vision de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur que nous refusons". "On ne veut pas d'université mise en concurrence et qui trient ses étudiants", clame-t-il. "Aujourd'hui, l'université est une instance de reproduction sociale, on le sait, demain elle sera une instance d'exclusion sociale", analyse l'étudiant. "Tous ces enfants des classes populaires qui peuvent aujourd'hui entrer à la fac vont en être exclu demain", résume l'étudiant. 

"La majorité contre la réforme". Si les revendications sont grandes, la mobilisation l'est aussi à en croire Arthur : "que ce soit à Montpellier, Toulouse, Paris 4-Clignancourt, Nancy ou encore Pau, partout les étudiants commencent à se mobiliser, et c'est très bien". Une mobilisation qui est également forte à Tolbiac, "lundi dernier [le 2 avril, ndlr], en AG, ils n'étaient plus que 200 sur 1.500 à ne pas vouloir la poursuite du blocage de la fac", témoigne-t-il. "La majorité est donc contre cette réforme". 

"Plus de moyens". Pour l'étudiant, le vrai problème des universités est le manque de moyens : "depuis dix ans, les budgets n'ont fait que stagner ou décroître, alors que 250.000 étudiants intégraient l'enseignement supérieur". "Avec des moyens constants et une hausse énorme des effectifs étudiants, les conditions d'études se dégradent, et on réclame des moyens à hauteur des besoins", s'emporte-t-il. "On manque de place dans les licences, les masters, mais c'est aussi important de dire que c'est la même chose dans les IUT et les BTS", insiste Arthur.