On a testé Bioburger, le fast-food 100% bio

Bioburger dispose de trois restaurants à Paris dans le 9ème et le 2ème arrondissement.
Bioburger dispose de trois restaurants à Paris dans le 9ème et le 2ème arrondissement. © Clément Lesaffre / Grégoire Martinez / Europe 1
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Louis Frack, cofondateur de Bioburger, chaîne qui mêle restauration rapide et promesse d’une alimentation biologique, est l'invité de "Circuits Courts" sur Europe 1 jeudi. Nous avons testé ses burgers bio.

Le restaurant est idéalement placé, en plein cœur du neuvième arrondissement de Paris, entre les agences bancaires et les cabinets d’avocats, au pied des immeubles haussmanniens partagés par des petites entreprises. Le midi, tout ce petit monde se donne rendez-vous dans les cafés et restaurants plus ou moins branchés pour déjeuner sur le pouce. Des pâtes aux wraps, l’offre est pléthorique. Pour séduire les jeunes actifs du quartier, Bioburger affiche en lettres larges son concept : le "very fast slow food". Comprendre : un fast-food responsable, spécialiste des burgers bio. Quatre journalistes d’Europe 1 ont testé ce concept détonnant pour vous.

L’émission Circuits Courts a consacré jeudi 26 avril un numéro spécial à cette question : "Manger vite mais bien : les alternatives à la restauration rapide". Autour d’Anne Le Gall et Maxime Switek, Grégory Gendre, maire de Dolus-d’Oléron qui se bat contre l’implantation d’un McDonald’s sur l’île et Louis Frack, co-fondateur de Bioburger, ont débattu des moyens de manger sur le pouce en se faisant du bien. Le podcast de l'émission est disponible ici.

La promesse bio

Sur la vitrine, Bioburger promet un menu avec des ingrédients à "99,99999999% bio". "Ça veut dire qu’il y a quelque chose de non bio en fait ?", s’interroge immédiatement François. Une rapide recherche sur le site de la chaîne désigne les deux coupables : le sel et l’eau. Pour le reste, des pommes de terre au pain en passant par les steaks, le cheddar et les oignons, tout est certifié Agriculture Biologique.

La promesse bio s’applique également aux boissons. Bioburger propose cinq sodas faits maison, "100% naturels" et "100% bio" : citronnade, orangeade, gimgembrade, cola et thé glacé pêche. En plus, on peut choisir une bière blonde de marque certifiée bio. En revanche, l’eau (Vittel ou San Pellegrino) n’est pas bio.

La qualité

La promesse d’ingrédients bio de qualité se ressent-elle lors de la dégustation ? Pour les burgers, globalement la réponse est oui : Bioburger, c’est bien meilleur que McDonald’s et consorts. Thomas, qui a opté pour le "Cheese", estime qu’il n’a rien à envier à "un vrai restaurant de burger" comme Big Fernand. Grégoire, parti sur un "Baconcheese" ne va pas jusque-là mais assure s’être tout de même "régalé". De mon côté, j’ai essayé le "Chicken" avec un filet de poulet : une réussite, le poulet est bien frit mais garde son goût au milieu des autres ingrédients. La salade est très croustillante, la mayonnaise faite maison (et ça se sent) et le bacon frit juste comme il faut.

Burger

Pour le reste du menu, deux consensus se dégagent. Le premier, positif, concerne les frites. Cuites avec la peau, elles sont croustillantes et goûteuses, en plus d’être servies en quantité raisonnable (ni trop ni pas assez). Le second, négatif, vise les boissons. A part Grégoire qui a trouvé son thé glacé "correct", les deux qui ont opté pour le cola n’ont même pas fini. "C’est une sorte de sirop pour enfant, très sucré, pas très pétillant", résume François. A l’inverse, mon orangeade n’avait absolument aucun goût et ressemblait plus à de l’eau aromatisée. Pour finir, un mot sur le dessert : le sundae caramel avec éclats de noisette est délicieux.

Le service

Bioburger est un fast-food, un vrai. Le service est aussi rapide que chez McDonald’s ou Burger King, que l’on mange sur place ou à emporter. Le restaurant n’était pas bondé le jour de notre repas (un lundi midi) et nous n’avons attendu que deux minutes avant d’être servis. Pour y être déjà allé un jour de forte affluence auparavant, cela peut prendre un peu plus de temps mais rien de bien long non plus.

Point positif : le sundae (crème glacée) que j’ai commandé en dessert a été préparé en même temps que les burgers, comme dans un fast-food classique, mais conservé au frigo le temps du repas. Résultat, le sundae était très frais.

L’endroit

Côté place, Bioburger tient plus du restaurant que du fast-food. La salle est assez petite, une trentaine de places maximum. Néons au plafond, mur en brique, grande baie vitrée : la déco est assez originale et sort du blanc cassé des fast-foods classiques. Les chaises en fer multicolores et les tables en bois donnent à l’endroit un petit côté cantine sympathique. En revanche, on se demande bien pourquoi avoir aménagé une alcôve au fond, beaucoup trop sombre pour manger proprement…

Le prix

Chez Bioburger, pas de choix à la carte, juste un menu burger + frites (ou coleslaw) + boisson. Le prix dépend du burger que vous choisissez, de 11,70 à 13,30 euros. Vous pouvez opter pour un burger double pour trois euros de plus. Le dessert, sundae ou milkshake, est en option à 2,90 euros. Pour résumer, les petits mangeurs peuvent s’en sortir pour 11,70 euros quand les plus affamés doivent débourser près de 20 euros.

Menu1

Une fourchette de prix plus élevée que chez les enseignes d’entrée de gamme comme McDonald’s, Quick et Burger King mais tout de même plus accessible que les restaurants spécialisés tels que Big Fernand ou PNY, où il faut débourser minimum 15 euros pour le trio burger + frites + boisson. Manger bio revient un peu plus cher, même dans les fast-foods.

La responsabilité

Au-delà du bio, Bioburger met en avant sa démarche responsable : produits locaux (pain parisien, fromage de Mayenne…), steak issus d’animaux bien traités dans une coopérative française d’éleveurs bio… Autant de valeurs affichées partout dans le restaurant, jusque sur les sacs à emporter. Thomas s’interroge toutefois sur la présence d’avocats dans un des burgers alors même que c’est un fruit connu pour son empreinte écologique néfaste. Rien non plus sur la consommation d’énergie du restaurant.

Cette démarche responsable suit le client jusqu’à la sortie. Une fois le repas fini, on dépose son plateau sur une station de tri. Pas question de tout jeter dans la poubelle : les gobelets et canettes d’un côté, les bouteilles en verre de l’autre et les bouchons en plastique sont également collectés séparément. Un geste écologique appréciable même si les indications ne sont pas très claires. François remarque qu’il manque un bac pour les cornets de frites en carton et pour le petit pot de sauce en plastique.

Tri

L’addition

Le retour d’expériences des quatre journalistes apprentis gastronomes est globalement positif. Adepte des bons burgers, je n’ai pas été déçu. Pour un fast-food, les ingrédients sont de qualité. Si je travaillais à côté je me laisserais tenter régulièrement. Thomas est ressorti du restaurant plutôt content également, même si le cola lui a laissé un goût amer. Idem pour Grégoire même si, quand il aura envie d’un burger, il préfèrera toujours dépenser plus pour un burger premium que pour un Bioburger. Enfin, François n’a pas mal mangé mais regrette que le concept ne soit pas assez "abouti" au-delà du simple argument du bio.

Bioburger, trois adresses dans Paris (une dans le 9ème arrondissement et deux dans le 2ème).