Un arrêt "inapplicable" mais qui a pour but de sensibiliser. Christophe Dietrich, le maire sans étiquette de Laigneville, dans l'Oise, a décidé mercredi d'interdire aux habitants "de déceder à domicile sur le territoire de la commune", peut-on lire sur le site de franceinfo. Cet arrêté municipal est qualifié d'"absurde" et d'"inapplicable" par le maire lui-même. Mais il souhaite surtout dénoncer le manque de médecins pour, parfois, constater les décès.
77 médecins pour 100.000 habitants. Dans l'ancienne région Picardie, il y a 77 médecins pour 100.000 habitants en 2016 selon l'Agence régionale de la santé (ARS) alors que la moyenne nationale est de 284. Par cet arrêté, le maire de Laigneville a voulu "tirer la sonnette d'alarme" sur le "désert médical" qui apparaît dans son département. "Cela fait deux fois en trois semaines que je suis confronté à un décès sur ma commune et on a mis entre 4 et 6 heures à obtenir un médecin pour faire constater le décès", a-t-il expliqué, ajoutant : "J'ai 5.000 habitants sur ma ville. J'ai deux médecins qui partent à la retraite à la fin de l'année et, pour l'instant, sans remplaçant."
Alerter sur le problème des déserts médicaux. L'édile de la ville a reconnu que "cet arrêté est absurde, mais c'est parce que nous sommes face à une situation absurde". IL n'aurait évidemment pas pu le mettre en place officiellement. Christophe Dietrich n'a d'ailleurs pas transmis l'arrêté au préfet qui l'aurait jugé "illégal". Il espère cependant que sa "mesure" va permettre d'alerter le nouveau gouvernement sur le problème des déserts médicaux.