Nutri-score : six mois après son lancement, l’étiquetage anti-malbouffe encore mal connu

1:20
  • Copié
Hélène Terzian, édité par R.Da.
Le dispositif Nutri-score va bénéficier d'une campagne de publicité auprès des consommateurs.

C'est une petite pastille de couleur, apparue dans les rayons des supermarchés, mais qui vous a peut-être échappée. L'Agence nationale de santé publique lance lundi une campagne nationale, dans les médias mais aussi sur les réseaux sociaux, pour promouvoir l'étiquetage Nutri-score. Ce dispositif, lancé fin octobre, se fonde sur une échelle de cinq couleurs, du vert au rouge, et de cinq lettres, de A à E, pour aider les consommateurs à savoir, en un coup d'œil, si le produit qu'ils s'apprêtent à mettre dans leur chariot est trop sucré, trop salé ou trop gras. Mais six mois après son lancement, cet étiquetage nutritionnel reste encore mal connu.

L'objectif de la campagne est donc de faire connaitre Nutri-score aux consommateurs, mais vise aussi à inciter les distributeurs et les industriels à rejoindre cette démarche de transparence.

Faire ses courses en un clin d’œil. Pour Nassira, mère de famille, le logo Nutri-score lui permet de réaliser un gain de temps appréciable au moment de faire les courses. "Un produit où il y aura ce logo me paraîtra plus transparent que le produit ou il n'y aura que le tableau fourre-tout, avec les grammes, les milligrammes, les calories, etc.", explique-t-elle à Europe 1. Son mari, Rachid, ne peut quant à lui plus se passer d'une application sur mobile qui utilise le système Nutri-score pour vous dire si un produit est sain ou non, et vous aide, le cas échéant, à trouver un équivalent. "J'ai éliminé beaucoup de produits depuis qu'on l'utilise, comme les corn-flakes, que l'on pensait bons pour nous", cite-t-il en exemple.

Des marques qui revoient leurs recettes. Cinquante distributeurs et industriels comme Danone, McCain ou Fleury Michon se sont engagés à apposer cette vignette anti-malbouffe à l'avant de leurs emballages. Une démarche vertueuse, salue François Bourdillon, le directeur général de l'Agence nationale de santé publique : "Sur le blanc de poulet, Fleury Michon a diminué la teneur en sel, en sucre ainsi qu'en acides gras, ce qui leur a permis de passer de B à A sur Nutri-score", rapporte-t-il.

Des géants réticents. Néanmoins, cette signalétique reste facultative. Ainsi, cinq géants de l'agroalimentaire, dont Coca-Cola ou Nestlé, continuent d'imposer leur propre étiquetage. "Si le produit n'a pas de logo, ça sous-entend que l'industriel a des choses à cacher. […] Ceux qui refusent sont ceux qui ont généralement les produits qui ont les moins bonnes qualités nutritionnelles", fait remarquer à Europe 1 Serge Hercberg, directeur de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle de l'INSERM, à l'origine du dispositif Nutri-score.