Nouveau record de détenus dans les prisons françaises, avec 70.367 personnes incarcérées

L'administration pénitentiaire a communiqué les chiffres d'occupation des prisons françaises, jeudi.
L'administration pénitentiaire a communiqué les chiffres d'occupation des prisons françaises, jeudi. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
L'inflation carcérale se poursuit avec un nouveau record de personnes détenues dans des prisons françaises au 1er avril 2018.

Le nombre de personnes détenues dans des prisons françaises "franchit de nouveau le seuil des 70.000" au 1er avril 2018, comme l'a indiqué la direction de l'administration pénitentiaire, jeudi. Parmi ces 70.367 détenus, 49.515 personnes sont des condamnés et près de 21.000 sont en attente d'un jugement.

Croissance plus faible qu'en 2017. Au total, 82.086 personnes étaient écrouées au 1er avril 2018. Ce nombre "continue d'augmenter, bien que plus faiblement que l'année dernière" (+0,2% entre 2017 et 2018, +2,7% entre 2016 et 2017), poursuit l'administration pénitentiaire. 

La capacité des établissements pénitentiaires français pour accueillir ces détenus étant de 59.459 places, le taux d'occupation atteignait en moyenne au début du mois 118% (contre 119,7% au 1er avril 2017). Mais dans les maisons d'arrêt, où sont détenues les personnes en détention provisoire et les personnes condamnées dont la peine n'excède pas deux ans, ce taux atteint 143%. Il grimpe à environ 200% pour la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne.
Le nombre des matelas au sol est en baisse, passant de 1.883 il y a un an à 1.628. La hausse du nombre de détenus s'explique en grande partie par l'augmentation du nombre de personnes en attente de jugement (20.852), au plus haut depuis 12 ans. "Le nombre des mineurs et des femmes ne cesse de croître", ajoute la DAP. Il y avait 872 mineurs en prison le 1er avril et 3.157 femmes.

Des pistes pour éviter la surpopulation carcérale. Pour en sortir, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, a présenté début février dix recommandations considérant que "la privation de liberté" doit redevenir une "mesure de dernier recours"  et les peines alternatives être développées avec des moyens supplémentaires. Certaines des propositions recoupent des pistes évoquées par la garde des Sceaux dans ses "chantiers pour la justice", attendus en mars au Conseil d'État.