Notre-Dame-des-Landes : "Énormément de gens sont passés à quelques millimètres de la mort"

A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes craignent que les heurts dégénèrent et n'entraînent la mort de l'un des leurs. 0:40
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François Coulon, édité par Anaïs Huet , modifié à
Mardi, alors que l'évacuation se poursuit sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, un homme de 21 ans a perdu sa main, arrachée par une grenade. Les zadistes tirent la sonnette d'alarme.

La photo qui circule sur les réseaux sociaux est insoutenable. Mardi, un jeune zadiste de Notre-Dame-des-Landes a dû être amputé de sa main droite. Selon les premiers éléments de l'enquête, des opposants s'en sont pris aux gendarmes mobiles qui sécurisaient le déblaiement de squats détruits sur la Zad. Pour se dégager, les forces de l'ordre ont répliqué par des jets de grenade. C'est à ce moment-là que la victime, âgée de 21 ans, a eu la main arrachée en ramassant une grenade lacrymogène GLI-F4, selon une source proche du dossier. 

"Des projectiles tout près d'organes vitaux". De leur côté, les zadistes réfutent la thèse de la grenade ramassée, "car tout le monde fuyait", argument-ils. Mais surtout, ils s'alarment de la disproportion du dispositif des forces de l'ordre pour l'évacuation de la zone. "Il y a énormément de gens qui sont passés à quelques millimètres de la mort, car ils ont reçu des projectiles tout près d'organes vitaux", dénonce Ben, l'un des porte-parole des zadistes, au micro d'Europe 1. Il exige : "avant qu'il n'y ait un mort, il faut arrêter l'utilisation des armes létales contre nous." 

Des débris de grenades sur le site de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, mardi. Crédit photo : François Coulon/Europe 1

"On craint un mort". Même cri d'alerte chez Camille, membre de l'équipe médicale. "On est à plus de 300 blessés soignés par nos équipes. Beaucoup de gens ont failli perdre un œil ou des pieds. On craint un mort. Il faut calmer les dispositifs immédiatement, c'est impératif", juge la zadiste. 

Cette main arrachée est le plus lourd bilan en un mois et demi d'affrontements dans la ZAD. La section de recherches de Nantes et l’Inspection générale de la gendarmerie sont chargées de deux enquêtes.