foyer de l'ACSEA, Caen crédit ; capture d'écran google street view - 1280 1:26
  • Copié
avec François Coulon , modifié à
Encadrant éducatif dans un foyer pour jeunes pendant un an, l'homme avait été fiché S après un séjour en Syrie.

La direction du foyer est tombée des nues lorsqu'elle a pris connaissance de l'affaire dans la presse. Un jeune homme de 24 ans a travaillé pendant un an comme encadrant éducatif de nuit dans un foyer du Calvados. Fiché S, il avait été mis en examen après un séjour en Syrie en décembre 2015, révèle France Bleu Normandie

Un casier judiciaire vierge. En juillet 2015, le jeune homme postule pour un emploi d'encadrant de nuit dans un foyer de l'ACSEA, l'association calvadosienne pour la sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence, à Caen dans le Calvados. Il présente à son employeur un extrait de casier judiciaire vierge puisqu'il n'a jamais été condamné. Après un entretien auprès de deux personnes, il est recruté pour effectuer des remplacements en CDD auprès de sept mineurs placés en foyer par la justice ou la protection de l'enfance.

Un séjour en Syrie. L'homme aurait fait un voyage en Syrie. Il est déjà fiché S lorsqu'il est mis en examen, avec son jeune frère de 21 ans, en décembre 2015 pour association de malfaiteurs en vue de préparer un acte de terrorisme. Sous contrôle judiciaire, le jeune homme continue de travailler pour l'association. Mais en août 2015, les deux frères sont interpellés chez eux pour ne pas avoir respecté leur contrôle judiciaire. Conduits au pôle antiterroriste de Paris, ils sont finalement remis en liberté.

L'ancien salarié avait contacté des jeunes. Lorsqu'elle a appris cette affaire, la direction de l'association a immédiatement mis fin au contrat du jeune homme. Elle a été reçue le 21 octobre par le directeur de cabinet du préfet du Calvados pour échanger sur la procédure de recrutement dans ses foyers. Depuis cette affaire, l'association a appris que son ancien salarié avait contacté des jeunes en dehors de ses heures de travail.

"Ça m'inquiète parce qu'on est renvoyés à notre responsabilité d'employeur", constate Jean-Luc Godet, directeur de l'hébergement éducatif. "Compte-tenu des jeunes qu'on accompagne et qui ont une certaine fragilité, qui sont vulnérables, il faut qu'on essaie de se munir d'un maximum de garanties parce que ces gamins-là n'ont pas besoin de ça." C'est une demande récurrente des personnels éducatifs : connaître le statut de "fiché S" des employés présents dans leurs structures.