Nord : pompiers et hôpital condamnés après une prise en charge tardive d'une victime d'un AVC

La victime a été prise en charge trop tardivement par les secours. (image d'illustration)
La victime a été prise en charge trop tardivement par les secours. (image d'illustration) © RAYMOND ROIG / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
En 2012, un homme de 37 ans est devenu tétraplégique après un accident vasculaire cérébral, qui a été pris en charge trop tardivement par les services de secours.

Le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Nord et l'hôpital de Roubaix ont été condamnés mercredi par le tribunal administratif de Lille à verser plus de 300.000 euros à une victime d'un AVC prise en charge tardivement en 2012. Le 17 août 2012, l'homme, alors âgé de 37 ans, est victime d'un accident vasculaire cérébral à Lille, peut-on lire dans la décision du tribunal administratif. Vers 20h, il appelle les secours afin de signaler son malaise, mais son interlocuteur, pompier de permanence, lui déconseille de se rendre aux urgences et l'invite à rentrer chez lui. 

Une paralysie complète. Presque deux heures plus tard, il est trouvé non loin de son domicile par une passante, à Croix. Elle appelle le SDIS qui le conduit au CHR de Roubaix. "Compte tenu de la gravité de son état de santé", il a finalement été transféré au centre hospitalier de Lille où il est accueilli vers 03h30 alors qu'il présente une "tétraplégie flasque aux quatre membres". Un examen neurologique révèle un tableau de "locked-in syndrome" qui se traduit par une paralysie complète, mais des facultés intellectuelles intactes. Il est depuis "tétraplégique" et "dépendant".

"Compétences médicales limitées". Selon l'instruction, les "3H30 de retard" dans la prise en charge du patient "ont eu pour effet de priver" la victime "de 30% de chance de subir une évolution neurologique moins défavorable et de conserver des séquelles moins lourdes de l'accident vasculaire cérébral dont il a été victime". Le SDIS et le centre hospitalier de Roubaix ont ainsi été condamnés à verser à la victime 315.287,43 euros en réparation des préjudices subis par ce dernier. Pour sa défense, le SDIS affirme que le pompier de permanence qui a pris l'appel a répondu à la victime de "manière adaptée au vu du nombre important d'appels ce jour-là, de ses compétences médicales très limitées et des symptômes décrits par l'intéressé pouvant évoquer d'autres pathologies qu'un accident vasculaire cérébral".