Nord : pendaison d'un détenu à la prison de Maubeuge, l'État pointé du doigt

Le détenu avait été condamné la semaine dernière à une peine de 18 mois de prison ferme pour des faits de violences conjugales.
Le détenu avait été condamné la semaine dernière à une peine de 18 mois de prison ferme pour des faits de violences conjugales. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Le détenu avait été condamné la semaine dernière à une peine de 18 mois de prison ferme pour des faits de violences conjugales.

Un détenu d'une cinquantaine d'années est mort en milieu de semaine des suites de ses blessures après s'être pendu dans sa cellule de la prison de Maubeuge, dans le Nord, a-t-on appris de sources concordantes samedi alors que sa famille veut porter plainte. Le détenu avait été condamné la semaine dernière à une peine de 18 mois de prison, dont douze mois ferme, accompagné d'une obligation de soins, pour des faits de violences conjugales. Une peine importante du fait que cet homme était "en état de récidive", explique son avocat Emmanuel Riglaire, confirmant une information de La Voix du Nord.

Une "fragilité psychologique" pas repérée ? "Il avait profité de l'absence de son codétenu parti en promenade pour se pendre. Et quand l'administration pénitentiaire a tenté de lui prodiguer les soins, il était trop tard", précise Me Riglaire. Or, la famille s'est plainte auprès de ce dernier qu'elle avait prévenu l'administration de l'établissement après une visite le week-end dernier auprès du détenu qui avait "un petit moral" et une "dépression visible". Elle reproche ainsi à l'administration de ne pas avoir décelé suffisamment tôt sa fragilité psychologique.

Les proches envisagent des poursuites. "À chaque fois qu'un détenu vient en prison, il fait l'objet d'une prise en charge", s'est défendu Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires qui ne souhaite pas faire davantage de commentaires car "une enquête est en cours". Les proches de la victime envisagent d'entamer une procédure pénale pour "non assistance à personne en danger" alors que Me Riglaire a d'ores et déjà annoncé qu'il allait saisir le tribunal administratif pour "mauvaise organisation de la surveillance des détenus": "il y a une obligation de passer régulièrement devant les cellules pour les surveiller, ce qui n'est pas simple à assurer, mais manifestement il y a eu une faute de l'État ici".