Nicolas de Bremond d’Ars, prêtre du diocèse de Paris : "Je ne peux pas voter Marine Le Pen"

Nicolas de Bremond d’Ars comprend le choix de la conférence des évêques dans le sens où le candidat des pratiquants était François Fillon. 15:43
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A.D , modifié à
Alors que la conférence des évêques de France se refuse à donner une consigne de vote pour le second tour de la présidentielle, à titre personnel, le prêtre sociologue votera Macron, ou blanc "si la situation change".

La conférence des évêques de France a décidé de ne pas se prononcer dans le duel de l'élection présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, à l'inverse de 2002 où l'Eglise avait appelé à voter pour Jacques Chirac. Nicolas de Bremond d’Ars, prêtre catholique au diocèse de Paris et sociologue chercheur associé au Césor (centre d’études en sciences sociales du religieux), était l'invité de la matinale de Thomas Sotto pour analyser cette décision.

Une population pratiquante sans candidat. A l'inverse de cette position officielle, "à titre personnel, j'ai déjà fait mon choix", indique Nicolas de Bremond d’Ars. "Comme disait le général de Gaulle, au deuxième tour, on élimine. Je ne peux pas voter Marine Le Pen. Je voterai Emmanuel Macron. Éventuellement, si la situation change, je voterai blanc mais je ne peux pas voter Marine Le Pen", affirme-t-il. Sans être à l'aise avec la position de la conférence des évêques, il comprend ce (non) choix. "44% des catholiques pratiquants ont voté pour Monsieur Fillon (d'après un sondage réalisé pour le journal La Croix, ndlr). Pour la première fois dans l'élection présidentielle, les évêques se retrouvent avec une population pratiquante qui n'a pas de candidat."

Une partie votera Le Pen, "pas la majorité". Comme a pu le dire Emmanuel Macron sur TF1, Nicolas de Bremond d’Ars trouve probable que "ne pas se positionner, c'est aider Marine Le Pen". Selon lui, une partie, mais "pas la majorité", des électeurs pratiquants qui ont voté Fillon va se reporter sur la candidature de Marine Le Pen, à l'image de Christine Boutin. Si la situation a changé par rapport à 2002 pour le religieux, c'est que "Chirac représentait d’une certaine manière le parti des pratiquants".