Nice : "Mein Kampf" en vente en plein Festival du livre

Après cette découverte, la municipalité niçoise a indiqué qu’elle instaurerait "de nouvelles dispositions".
Après cette découverte, la municipalité niçoise a indiqué qu’elle instaurerait "de nouvelles dispositions". © TOBIAS SCHWARZ / AFP
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I.E.
Le bouquiniste qui vendait "Mein Kampf" a dû retirer son ouvrage de l'étal, dénonçant la "censure d'une expression culturelle". 

Polémique au Festival du livre de Nice. Dimanche, un exemplaire de l'ouvrage Mein Kampf (Mon combat), d'Adolf Hitler, a été trouvé sur le stand d'un bouquiniste. Informé par "des auteurs", un élu de Cagnes-sur-Mer a alors pris à partie le responsable du stand. 

"Mein Kampf est dans le domaine public". Jean-François Téaldi, l’élu en question, rapporte sur sa page Facebook le débat l’ayant opposé au bouquiniste, accompagné de photos de l'étal. "C'est vous le responsable du stand ? Vous n'avez pas honte de proposer Mein Kampf, (...) dans la ville ou a été déportée Simone Veil et des centaines d'enfants juifs?" "Mein Kampf est dans le domaine public, il n’y a rien d’illégal", lui aurait répondu le propriétaire. 

Une vente autorisée mais sous conditions. "Si vous diffusez Mein Kampf, il faut que ce soit avec l’avertissement que ce pamphlet a causé la mort de millions de personnes, or ce n’est pas le cas", réplique l’élu. En effet, la loi permet la vente de ce livre traduit en français s’il est accompagné d'un texte de huit pages en tête d'ouvrage, mettant en garde le lecteur sur le caractère haineux et raciste des propos tenus et rappelant les crimes du régime hitlérien. 

"Nouvelles dispositions" de la mairie. Le bouquiniste a fini par remiser l’ouvrage, non sans regretter la "censure d’une expression culturelle". Après cette découverte, la municipalité niçoise a indiqué à 20 Minutes qu’elle instaurerait "de nouvelles dispositions pour éviter que cela ne se reproduise lors des prochaines éditions". "Il n’est pas concevable que la manifestation serve de vitrine à des ouvrages qui font la promotion de la haine ou encore de la xénophobie", a déclaré au quotidien Jean-Luc Gag, conseiller municipal niçois délégué à la Littérature.