VIDÉO - NDDL : Élisabeth Borne à Nantes, face aux élus et aux riverains

La ministre des Transports s'est rendue samedi à Nantes pour "lever les inquiétudes" des élus sur le développement du Grand Ouest.
La ministre des Transports s'est rendue samedi à Nantes pour "lever les inquiétudes" des élus sur le développement du Grand Ouest. © AFP
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avec AFP , modifié à
Avant la conférence de presse de la ministre des Transports, plusieurs centaines de riverains de l'aéroport de Nantes ont accueilli samedi Élisabeth Borne sous les huées. 
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La ministre des Transports Élisabeth Borne s'est rendue samedi à Nantes et dans son agglomération pour "ouvrir une nouvelle page" après l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, et "lever les inquiétudes" des élus sur le développement du Grand Ouest.

"Après des années d'indécision dans ce dossier, une décision s'imposait, elle était nécessaire pour sortir de l'impasse. Cette décision a été prise. Bien sûr, elle suscite chez certains de la déception, voire de la colère. Elle suscite aussi des inquiétudes. Donc mon objectif, c'est de lever les inquiétudes", a déclaré la ministre, après avoir essuyé sifflets et huées devant la mairie de Saint-Aignan-Grandlieu, commune située en bout de piste de l'aéroport de Nantes.

Des travaux de réaménagements de l'aérogare existante. "L'objectif, c'est d'ouvrir une nouvelle page. Évidemment, beaucoup de projets étaient structurés autour de la réalisation de Notre-Dame-des-Landes. (...) Les élus réfléchissent maintenant à un nouveau cadre pour le développement de la métropole, de la région, du Grand Ouest", a ajouté la ministre, lors d'un point presse dans l'aéroport de Nantes-Atlantique. "On s'est donné six mois pour préciser les modalités de développement de Nantes-Atlantique, ce qui ne veut pas dire qu'il ne va rien se passer à court terme. Il y a des travaux qui vont être engagés très rapidement sur le réaménagement de l'aérogare existante pour accueillir les passagers dans de bonnes conditions", a indiqué la ministre des Transports.

Objectif : relier Nantes à Paris en moins de deux heures. La ministre des Transports a été chargée par le Premier ministre Édouard Philippe d'une mission de six mois pour préciser les conditions du développement de Nantes-Atlantique, ainsi que celui des autres plateformes aéroportuaires du Grand Ouest, et assurer une meilleure connexion avec les plateformes parisiennes par TGV.  "Le premier travail qu'on a à faire, c'est relier Nantes à Paris en moins de 2 heures. (...) C'est bien la promesse et je vais m'assurer qu'elle est bien tenue", a souligné Élisabeth Borne. Après avoir rencontré samedi matin à Nantes le président (PS) du conseil départemental, Philippe Grosvalet, la présidente (LR) de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, et la maire (PS) Johanna Rolland, la ministre des Transports est attendue dans l'après-midi à Rennes, où elle doit s'entretenir avec les élus de Bretagne.

La ministre exfiltrée de la mairie sous les huées. Plus tôt dans la journée, plusieurs centaines de "riverains en colère" de l'aéroport de Nantes ont accueilli à Saint-Aignan-Grandlieu la ministre des Transports Elisabeth Borne sous les huées, criant à la "trahison" d'Emmanuel Macron. La ministre s'est engouffrée vers 12h30 dans la mairie de Saint-Aignan-Grandlieu, commune située en bout de piste de l'aéroport de Nantes-Atlantiques, sous les sifflets et les huées de manifestants "en colère", massés derrière des barrières.

Un cercueil noir rempli de carte d'électeurs. "Macron trahison, Macron démission", "Saint-Aignan sacrifiée, Saint-Aignan humiliée", "La préfète dans la ZAD", ont hurlé les manifestants - 800 selon les gendarmes, 1.000 selon les organisateurs -, jetant des bulletins de vote factices, et déposant un cercueil noir rempli de cartes d'électeurs, barré d'un "Ci-gît la démocratie", au passage de la ministre. Des riverains ont ensuite tenté de forcer les barrières, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.

Le bruit des avions "devient une peur panique". "Notre-Dame-des-lâches", "État de non-droit", "Zone d'autorité différée", pouvait-on lire sur les nombreuses pancartes tenues par les manifestants, qui accompagnaient une banderole proclamant "Macron trahison" déployée sur la façade de l'hôtel de ville. La ministre est ressortie discrètement de la mairie après environ une heure d'entretien sans témoins. "Le matin, dès 04h, 06h, j'entends les avions. Le bruit des moteurs des avions, c'est tout le temps, tout le temps. On n'en peut plus. Ça devient une peur panique", a témoigné Pascale Van Twembeke, habitante de Bouguenais, où est situé l'aéroport de Nantes.  "Notre Judas de président a dit qu'il respecterait le vote des citoyens de Loire-Atlantique. (...) Il a délibérément choisi de rayer de la carte de France une commune, celle de Saint-Aignan-Grandlieu", a lancé au mégaphone Joël Sauvaget, porte-parole du Coceta, collectif de citoyens de Saint-Aignan-Grandlieu.