Mort d'un élève saint-cyrien en Creuse : l'affaire dépaysée à Bordeaux

L'enquête a été dépaysée après la demande de la mère de l'élève-officier retrouvé mort.
L'enquête a été dépaysée après la demande de la mère de l'élève-officier retrouvé mort. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Le tribunal de grande instance de Bordeaux est désormais chargé de mener l'enquête sur la mort d'un élève de l'école militaire de Saint-Cyr, retrouvé mort en 2016 dans la Creuse.

L'enquête sur la mort d'un élève saint-cyrien en février 2016 au camp militaire de La Courtine, dans la Creuse, relevant du parquet de Guéret, a été dépaysée au TGI Bordeaux, a appris l'AFP mardi de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien. La cour d'appel de Limoges, dont la décision a été rendue le 26 octobre, avait été saisie sur ce point par la mère de Michaël Lavocat, élève-officier de 22 ans. Le jeune homme avait été retrouvé mort le 9 février 2016 dans les toilettes du camp d'entraînement creusois, alors qu'il se trouvait en troisième et dernière année à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan, dans le Morbihan.

Une proximité pointée du doigt. Sa mère dénonçait une trop grande proximité entre les gendarmes chargés de l'enquête et les militaires de La Courtine, et son avocat, Me Yassine Bouzrou, des "manquements" de la part du procureur de la République de Guéret. La mère du jeune homme avait également déposé plainte pour "destruction de preuves" à l'encontre de huit militaires, les accusant d'avoir jeté aux ordures des pièces à conviction importantes. En mai, le parquet de Guéret, chargé de l'enquête, avait conclu au suicide de l'élève-officier avec une arme de dotation et avait classé l'affaire sans suite. La mère du jeune homme avait alors déposé plainte avec constitution de partie civile, entraînant l'ouverture d'une information judiciaire.

La famille refuse de croire au suicide. Après la mort de l'élève-officier, le ministre de la Défense de l'époque, Jean-Yves Le Drian, avait ordonné "une enquête de commandement" pour éclaircir les circonstances de la mort. Cette enquête a conclu également à un suicide. Les parents ont toujours refusé de croire au suicide du jeune homme. Ce dernier, trois jours avant son décès, avait affirmé à son entourage militaire que son père était mort. Il en paraissait très affecté. Or le père du jeune homme, qui avait refait sa vie au Cameroun, était en parfaite santé.