Mort du supporter Yann Lorence : quatre supporters du PSG en garde à vue, soupçonnés d'avoir frappé un témoin

Le supporter du PSG Yann Lorence avait été lynché en 2010 aux abords du Parc des Princes en marge d'une rencontre PSG-OM.
Le supporter du PSG Yann Lorence avait été lynché en 2010 aux abords du Parc des Princes en marge d'une rencontre PSG-OM. © AFP
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avec AFP
Le témoin avait été mis en examen dans l'enquête sur la mort de Yann Lorence, supporter du PSG lynché en 2010 près du Parc des Princes, en marge d'une rencontre PSG-OM.

Quatre supporters du Paris Saint-Germain ont été placés en garde à vue lundi, soupçonnés d'avoir agressé la semaine dernière un témoin cité au procès de la mort de Yann Lorence en 2010, ainsi qu'un homme qui l'accompagnait. Âgés de 26 et 27 ans, les deux hommes avaient été pris à partie jeudi à la sortie de la salle d'audience. Le témoin avait été poursuivi avant de se retrouver contre les grilles d'enceinte du palais de justice de Paris, à travers lesquelles plusieurs hommes l'avaient saisi pour lui porter des coups, entraînant une intervention des forces de l'ordre. Les deux hommes s'étaient vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours et avaient déposé plainte pour "violences volontaires".

Refus de venir au procès. Le témoin avait été mis en examen durant l'enquête sur la mort de Yann Lorence, avant de bénéficier d'un non-lieu. Il avait assisté le 28 février 2010 à l'agression de la victime, lynchée par des supporters rivaux aux abords du Parc des Princes, en marge d'une rencontre PSG-OM. Grièvement blessé, Yann Lorence, 37 ans, avait succombé à ses blessures deux semaines plus tard. Le témoin a indiqué, dans une lettre transmise à la cour d'assises, qu'il refusait de revenir au procès, craignant pour sa sécurité.

Il y raconte avoir été "pris à partie très violemment", par une "quarantaine" de personnes qui l'ont "tout simplement lynché en plein milieu de la cour et des escaliers du palais de justice (...) pendant de longues minutes".
J'ai reçu "des coups de pied et des coups de poing" sans que les forces de l'ordre n'interviennent, affirme-t-il dans ce courrier, ajoutant qu'il entend porter plainte auprès de la "police des polices".

Visio-conférence. Le président de la cour d'assises a délivré un mandat d'amener à son encontre, et le témoin, qui avait été mis en examen pendant l'instruction avant de bénéficier d'un non-lieu, a été entendu par visio-conférence en début de soirée. Il a déclaré n'avoir vu aucun des deux accusés le soir de l'agression de Yann Lorence, leurs visages ne lui disent "absolument rien". Il avait déclaré avoir vu un homme sauter à pieds joints sur la tête de leur victime, en tout cas sur le haut du corps. "Coup final qui a mis fin au lynchage", avait-il affirmé pendant l'enquête.

Plusieurs policiers affirment avoir vu le principal accusé, Romain Lafon, mimer cette scène et se faire congratuler par d'autres. Tout comme son co-accusé, il conteste les faits qui lui sont reprochés.

"C'était des gens de Boulogne". Jugés pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, les deux accusés comparaissent jusqu'à jeudi devant la cour d'assises. Invité à revenir sur l'agression dont il a été victime le premier jour du procès, le témoin n'a pas été en mesure d'expliquer pourquoi il a ainsi été pris à partie, mais pour lui, "c'était des gens de Boulogne", (tribune du Parc des Princes dont faisait partie Yann Lorence NDLR), "clairement". Un peu plus tôt dans la journée, un policier a raconté qu'avant celle de Yann Lorence, une première agression avait eu lieu: celle d'un policier, qui s'était fait sauter dessus à pieds joints et qui à sa connaissance avait eu la mâchoire fracturée. La défense a alors souligné qu'il s'agissait d'une "nouveauté".