Mort de Naomi Musenga : la procédure au Samu de Strasbourg "pas conforme"

L'agent de régulation du Samu de Strasbourg n'avait pas pris au sérieux l'appel de Noami Musenga (image d'illustration).
L'agent de régulation du Samu de Strasbourg n'avait pas pris au sérieux l'appel de Noami Musenga (image d'illustration). © AFP
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avec AFP , modifié à
L'Inspection générale des affaires sociales a conclu mercredi que la procédure appliquée par le Samu de Strasbourg, lors de la prise en charge de Naomi Musenga, n'était "pas conforme". 

"La procédure générale de régulation" appliquée par le Samu de Strasbourg au moment de la mort fin décembre de Naomi Musenga n'était "pas conforme aux recommandations de bonnes pratiques" et "source de risque pour les patients", indique l'Igas dans un rapport publié mercredi. Le directeur de Samu a démissionné dans la foulée, a indiqué le directeur des Hôpitaux universitaires de Strasbourg Christophe Gautier.

Les réponses "non adaptées de l'assistante de régulation médicale (ARM)", qui n'avait pas pris l'appel de la jeune femme au sérieux, sont aussi mises en cause par l'Inspection générale des affaires sociales, car elles ont "conduit à un retard global de prise en charge de près de 2h20".

Au patient d'appeler lui-même le médecin. "Alors que tout appel à caractère médical devrait être 'régulé' par un médecin, la procédure en vigueur au Samu de Strasbourg permettait aux assistants de régulation médicale, dans certains cas, de traiter seuls ce type d'appels", notamment dans les cas où l'ARM jugeait qu'il n'y avait pas d'urgence vitale "avérée ou potentielle ou de besoin de réponse médicale immédiate", observent les inspecteurs de l'Igas dans ce rapport. "Ainsi, il pouvait être proposé à l'appelant de composer lui-même le numéro d'un médecin pendant la journée" dans certains cas, ce qui n'est ni "conforme aux recommandations de bonnes pratiques de la Haute autorité de Santé", ni "au référentiel de la Société française de médecine d'urgence", relève la mission.

Prise en charge retardée de plus de 2h. Les procédures en vigueur "soulignaient néanmoins la nécessité de transférer l'appel à un médecin régulateur de l'aide médicale d'urgence, par exemple dans le cas d'une douleur abdominale", ce qui "n'a pas été fait" par l'opératrice, pointent aussi les inspecteurs, notant son "ton moqueur" et "dur". Ainsi, "le non respect de la procédure interne de régulation" par l'opératrice, "à deux reprises, a conduit à un retard de prise en charge adaptée de 2h19" mais "seule une expertise clinique permettrait de mesurer la perte de chance" de survie "afférente à ce délai", indiquent-ils.