Les migrants vont être transférés à Épinal (image d'illustration) 3:00
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Arthur Helmbacher, édité par G.M. , modifié à
Les 25 migrants soudanais accueillis dans le village il y a quelques mois vont partir à Épinal, au grand regret des habitants du village.

C’est l’histoire d’une belle rencontre… Après le démantèlement de la jungle de Calais, les migrants avaient été répartis dans plusieurs communes françaises. Et si toutes n'étaient pas désireuses d’accueillir des réfugiés, une petite commune de l'est de la France se bat désormais pour les conserver. A Monthureux-sur-Saône dans les Vosges, le centre d'hébergement est en effet sur le point de fermer au grand regret des habitants qui ont lancé une pétition pour que les 25 migrants soudanais puissent rester sur place.

"C'est un peu le soleil que l'on a pas l'hiver". Chez la fleuriste, à la pharmacie ou dans le club de football du village, les habitants regrettent déjà les migrants. Dans tout le canton, on a envie qu'ils restent, résume une grand-mère. "C'est un peu le soleil que l'on a pas l'hiver. Moi je n'ai pas vu le temps passer cet hiver, je n'ai pas trouvé le temps long. Ça aurait été bien qu'il y en est qui reste, qu'il nous fasse des enfants, des petits métis. Ce serait bien de mettre un peu de jeunesse", explique Christelle du tabac presse du village. 

"On est un peu déçu". Dimanche dernier, celui que l'on surnomme Zizou, un soudanais de 26 ans a marqué un doublé sous le maillot de l'union sportive du Val-de-Saône. "Combien de fois les joueurs du club disaient 'il y a les migrants on va pouvoir s'entraîner' alors que quand ils sont sept ou huit ils ne peuvent pas trop", explique Christian, l'ancien responsable du club. "Là quand j'entends qu'ils ont loué des appartements à Épinal pour les loger… On est un peu déçu parce qu'il y a ce qu'il faut ici", poursuit-il.

"Ils m'ont beaucoup aidé". Dans trois semaines, tous les migrants prendront en effet la direction d'Epinal pour finaliser les demandes d'asiles. "Quand je suis arrivé ici avant je parlais pas le français, juste arabe et un peu anglais. Mais ils m'ont aidé beaucoup et jusqu'à la fin de ma vie je ne pourrais pas oublier", raconte Abdulaziz, la voix triste. Même s'il part, le jeune homme a d'ailleurs déjà prévu de revenir dans le village le week-end, non pas au centre d'hébergement, mais invité chez les habitants.