Molex : 7 millions d'indemnités pour les 191 salariés licenciés "sans cause réelle"

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Les salariés de l'équipementier automobile Molex devant le conseil des Prud'hommes de Toulouse, en septembre 2010. © AFP
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avec AFP , modifié à
La cour d'appel de Toulouse a rendu son arrêt, mardi, et a confirmé le caractère illicite du licenciement de 191 salariés de l'équipementier automobile américain. 

Cela faisait huit années que leur combat judiciaire durait. Mardi, la cour d'appel de Toulouse a jugé "sans cause réelle ni sérieuse" le licenciement de 191 anciens salariés du groupe de connectique automobile Molex, leur accordant un total d'environ 7 millions d'euros d'indemnités, a indiqué leur avocat.

Molex a agi "avec légèreté". Mis à pied, les salariés ont été surnommés "Les Molex" lors de leur combat emblématique contre les "licenciements boursiers" et "les patrons voyous". Ils avaient été limogés à la suite d'un long conflit social, lors de la fermeture de l'usine de Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne, fin 2009. 

Estimant que l'employeur a agi "avec légèreté" dans ces licenciements, la cour a confirmé sur le fond le jugement des prud'hommes de Toulouse, mais a réduit le total des indemnités, qui étaient fixées à 10 millions d'euros en première instance, a indiqué Me Jean-Marc Denjean, qui défend ces anciens salariés. L'avocat a fait part de sa "grande satisfaction". 

D'autres procédures encore en cours. La direction de Molex, qui dispose de deux mois pour se pourvoir en cassation. En décembre 2015, la Cour d'appel de Bordeaux, après un arrêt de la Cour de Cassation, avait jugé que la maison-mère américaine de Molex ne pouvait être tenue pour responsable de la fermeture de l'usine, qui employait 283 personnes.

La Cour d'appel de Toulouse s'était penchée en mai sur la situation de 191 anciens salariés qui jugeaient leurs licenciements "injustifiés". Ils ont obtenu mardi des indemnités allant de 7.200 euros pour un travailleur à mi-temps à 80.000 euros, soit un total d'environ 7 millions euros, selon le décompte de Me Denjean, qui a fait lecture de l'arrêt. D'autres procédures restent en cours pour d'autres anciens salariés de Molex, a-t-il précisé.