Manifestations contre la loi Travail : un policier très grièvement blessé

De violents heurts ont opposé jeudi après-midi la police à des manifestants à Paris lors du défilé contre la loi travail.
De violents heurts ont opposé jeudi après-midi la police à des manifestants à Paris lors du défilé contre la loi travail. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
Des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre à Paris, Nantes, Rennes et Lyon, en marge des manifestations contre la loi Travail.

Pour la quatrième journée de mobilisation contre la loi Travail, 170.000 personnes ont manifesté dans toute la France selon les autorités, et 500.000 selon la CGT. De nombreux affrontements ont éclaté, en marge des manifestations, dans plusieurs villes, comme à Paris, Nantes, Rennes ou Lyon. Vingt-quatre policiers ou gendarmes ont été blessés, dont un très grièvement. 

Les infos à retenir

• 24 policiers ou gendarmes ont été blessés, dont un très grièvement à Paris 

• 124 personnes ont été interpellées, dont 21 à Paris

• Entre 170.000 (selon la police) et 500.000 manifestants (selon la CGT) ont participé aux rassemblements 

  • Entre 170.000 et 500.000 manifestants dans toute la France

Entre 170.000 personnes (selon les autorités) et 500.000 (selon la CGT) ont participé jeudi à des manifestations contre le projet de loi Travail. A Paris, 60.000 personnes, selon la CGT, et entre 14.000 et 15000 selon la préfecture, ont défilé entre les places Denfert-Rochereau et Nation. Et en province, au moins 80.000 personnes étaient mobilisées dans une quarantaine de villes, selon un calcul de l'AFP à partir de chiffres de la police.

Lors de la précédente journée de mobilisation le 9 avril, 120.000 personnes avaient manifesté en France selon les autorités. La CGT n'avait alors pas livré d'estimation. 

  • 24 policiers ou gendarmes blessés, dont un très grièvement 

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fait état de "24 policiers ou gendarmes blessés". Selon le préfet de police de Paris, Michel Cadot, un gardien de la paix a été très grièvement touché lors des heurts survenus en marge de la manifestation à Paris. Des "groupes de casseurs" "très organisés" se sont livrés à des "exactions nombreuses" et à des "actes de violence inqualifiables" envers les forces de l'ordre, a estimé le préfet. Un précédent bilan du ministère de l'Intérieur faisait état de trois policiers gravement blessés dans la capitale. 

Bernard Cazeneuve a ajouté que "124 interpellations" avaient eu lieu en France et qu'elles "donneraient lieu à des actions en justice", lors d'un déplacement à Lyon. Il a demandé aux organisateurs de "condamner avec la même fermeté" que lui "ces débordements de la part de cette poignée de casseurs qui n'ont en partage que la violence". Depuis le début du mouvement contre le projet de loi travail, il a précisé que "382 interpellations" étaient intervenues dans l'ensemble du pays. D'après Michel Cadot, 21 interpellations ont eu lieu à Paris. 

L'Unef, de son côté, a condamné un "usage disproportionné de la force par la police" et "exigé" l'arrêt de l'utilisation des flashballs, son président William Martinet rappelant que "manifester est un droit".

  • Violents heurts à Paris 

De violents heurts ont opposé les forces de l'ordre aux manifestants dans la capitale, jusqu'à la fin d'après-midi. Neuf membres des forces de l'ordre ont été blessés, dont un grièvement. Des Autolib ont été saccagées, ainsi que des vitrines et des abribus.

  • Des échauffourées dans plusieurs villes

Si la plupart des rassemblements se sont déroulés sans soucis, la situation a dégénéré dans plusieurs autres grandes villes : à Marseille, Nantes, Rennes ou encore Lyon.

57 interpellations à Marseille. Dans la cité phocéenne, 57 personnes ont été interpellées après divers incidents. La plupart ont été arrêtées à la gare Saint-Charles où des voies ont été envahies. Des incidents ont aussi eu lieu près de la place Castellane, point de rassemblement final des différents cortèges marseillais, avec des jets de projectiles de manifestants en direction des forces de l'ordre et des incendies de poubelles. 

Un jeune blessé à la tête à Rennes. A Rennes, un jeune de 20 ans a été blessé à la tête par "un tir de projectile", selon la préfecture d'Ille-et-Vilaine, qui n'a donné aucun détail sur la gravité de ses blessures. A Toulouse, ce sont deux policiers qui ont été légèrement blessés par des "jets de projectiles nourris" venant de manifestants aux visages dissimulés, selon la police.

Une Porsche incendiée à Nantes. A Nantes, un groupe de manifestants a lancé divers projectiles (cailloux, peinture, fumigènes) en direction des forces de l'ordre, qui bloquaient les accès au centre-ville à l'aide d'un camion lanceur d'eau et ont répliqué avec des grenades lacrymogènes. Une Porsche a également été incendiée devant la préfecture. 

Des jets de projectile à Lyon. A Lyon, quelque 150 jeunes qui progressaient vers le centre-ville dans la matinée ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, selon la préfecture. Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Trois fonctionnaires ont été blessés et deux manifestants interpellés.