Minima sociaux : des prestations jugées coûteuses et inefficaces

Seuls 2 à 4% des bénéficiaires de minima sociaux reprennent une activité durable.
Seuls 2 à 4% des bénéficiaires de minima sociaux reprennent une activité durable. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Anne-Laure Jumet et T.M.
Selon la Cour des comptes, les différentes allocations versées pour les personnes en difficultés n'atteignent pas leurs objectifs. 

Le constat de la Cour des comptes est sans appel. RSA, minimum vieillesse ou allocation adulte handicapé seraient non seulement très coûteuses, mais surtout inefficaces.

Un bénéficiaire sur deux en situation de pauvreté. Ces minima sociaux coûtent 25 milliards d'euros par an à l'Etat, mais un bénéficiaire sur deux reste en situation de pauvreté. La plupart de ces personnes n'ont d'ailleurs pas de travail. Ils ne sont que 2 à 4 % à reprendre une activité durable, alors que le RSA a justement pour objectif de les sortir de la pauvreté et de les aider à trouver un emploi.

Des règles "incompréhensibles". Beaucoup de personnes qui touchent ces allocations  craignent, en fait, de perdre une aide s'ils reprennent un travail, ce qui n'est pas forcément le cas. La Cour des comptes reconnaît que les règles sont "incompréhensibles". Christophe Robert, délégué général à la Fondation Abbé Pierre, partage ce constat. Pour lui, il faut impérativement améliorer l'accompagnement de ces personnes vers l'emploi. "Il faut les faire rencontrer des entreprises, les aider à faire des CV. Beaucoup de bénéficiaires de minima sociaux sont aujourd'hui très isolés. Cela demanderait des moyens en termes de travailleurs sociaux et d'associations financées pour aller au-devant de ces personnes, mais on manque cruellement de ces moyens-là", explique-t-il.

Des prestations essentielles selon le gouvernement. De son côté, le gouvernement estime que ces minima sociaux sont essentiels dans le contexte économique actuel. Le chômage a nettement augmenté en octobre, avec 42.000 demandeurs d'emplois supplémentaires, soit une hausse d'1,2%. Mais à ce stade, Matignon a renvoyé le sujet à une mission parlementaire, qui doit rendre ses conclusions en mars prochain.