Mini-miss interdites : des parents méga déçus

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Damien Brunon , modifié à
Les concours de beauté pour enfants interdits, les adeptes de ce type de manifestation crient à l’injustice.

“C’est du totalitaire, c’est empêcher les petites filles de s’amuser”, s’exclame Michel Le Parmentier. Organisateur de concours de beauté mini-miss depuis plus de 20 ans, il a du mal à cacher sa déception après le vote de leur l’interdiction au Sénat.

Dans le cadre de la loi sur l'égalité hommes-femmes portée par Najat Vallaud-Belkacem, un amendement est venu couper court à ce genre de concours. "Ne laissons pas nos filles croire dès le plus jeune âge qu'elles ne valent que par leur apparence", a insisté Chantal Jouanno, la sénatrice qui portait cet amendement.

“On s’y attendait, on avait rencontré la sénatrice mais on avait milité pour une réglementation et non pas une interdiction”, explique Michel Le Parmentier. Fondateur du concept, c’est lui qui avait déposé la marque mini-miss à la fin des années 80.

Des dérives incontrôlées. Selon lui, l’interdiction est motivée par les dérives qu’ont subit ces concours, notamment aux Etats-Unis et dans le cadre d’émissions diffusées à la télévision. “C’est peut-être une bonne chose afin d’éviter les problèmes. On ne pouvait pas tout contrôler sur le territoire”, concède-t-il.

Michel Le Parmentier pense que les critiques ne concernent pas les concours qu’il organise, qu’il a toujours voulu simples : une robe longue, pas de maquillage, pas de maillot de bains, pas de talons aiguilles.

Des familles dépitées. Ces propos sont confirmés par Annabelle Betemps, mère de Barbara, 13 ans, gagnante d’un concours mini-miss. Selon elle, les concours de beauté n’ont apporté que du positif à sa famille. “On habite un petit village de montagne, grâce au concours, on a découvert plein de choses. On a pu aller à Paris, visiter la Tour Eiffel et le Louvre. Il faut voir les moments de bonheur que cela apporte aux familles”, s’exclame-t-elle.

Les mini-miss s’exileront à l’étranger. L’interdiction ne concernant que l’organisation de concours sur le territoire français, les mini-miss ne disparaîtront pas complètement. “Si il y a des élections européennes ou des concours internationaux, on fera un casting pour envoyer une représentante française”, confirme Michel Le Parmentier.

En Europe, ces concours sont très populaires, notamment en Europe de l’Est ou en Belgique. Il y a donc fort à parier que les petites Françaises pourront toujours devenir des mini-miss quelque part.