Migrants : Médecins du Monde dénonce un "harcèlement" policier à Paris

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Photo d'illustration. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Les équipes de Médecins du Monde "constatent une politique de chasse à l'homme délibérée, qui vise à repousser les migrants pour les éloigner et les rendre invisibles".

Médecins du Monde a dénoncé jeudi un "harcèlement systématique" des migrants par les forces de l'ordre à Paris depuis l'évacuation du campement porte de la Chapelle, mi-août, et des entraves l'empêchant d'"effectuer correctement" son travail d'aide médicale.

"Une politique de chasse à l'homme délibérée". "Depuis une dizaine de jours, nos équipes constatent une politique de chasse à l'homme délibérée, qui vise à repousser les migrants pour les éloigner et les rendre invisibles. Nous craignons que la situation ne dégénère avec ces nouvelles pratiques violentes", affirme le docteur Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde, dans un communiqué. 

La situation des migrants "se dégrade". L'association rappelle que depuis l'évacuation du 18 août, au cours de laquelle près de 2.500 personnes ont été mises à l'abri, la présence des forces de l'ordre s'est renforcée. "Ces dernières empêchent tout regroupement et pratiquent un harcèlement systématique auprès des migrants", assure-t-elle. "Tout au long de la journée, les forces de l'ordre interviennent pour déloger les exilés ou les disperser" et leur situation "se dégrade", car "leurs besoins primaires ne sont pas couverts, les distributions de repas étant régulièrement entravées" et "leur accès aux soins est aussi problématique", explique l'association.

Des conditions de travail difficiles. Médecins du Monde déplore également que les forces de l'ordre aient plusieurs fois interrompu les activités de son camion médicalisé : "Nos équipes ont été contraintes de quitter les lieux afin d'éviter de créer un supposé 'point de fixation' alors que nous prodiguions des soins". "Notre espace d'intervention humanitaire est volontairement réduit, nous ne pouvons plus effectuer notre travail correctement", déplore Françoise Sivignon.