Migrants : la Bourgogne, nouvel eldorado des faux mineurs ?

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Image d'illustration © GERARD JULIEN / AFP
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Guillaume Biet, édité par Ugo Pascolo
En un an, le nombre de migrants mineurs isolés a triplé dans l'Yonne, un phénomène qui inquiète les autorités d'autant que "60% d'entre eux" sont en réalité majeurs, selon le préfet du département.
REPORTAGE

La Bourgogne est-elle en train devenir l'eldorado de passeurs ? Dans l'Yonne, le préfet tire le signal d'alarme face à l'explosion du nombre de mineurs étrangers non accompagnés qui débarquent depuis le début de l'année dans le département. Il y en a trois fois plus que l'an dernier. L'Etat est dans l'obligation de les accueillir et de les héberger, or parmi eux se dissimulent des jeunes majeurs qui tentent de profiter du système. Alors, comme ils arrivent par le train, une vaste opération de contrôles renforcés a été menée jeudi sur la ligne Paris-Auxerre : 80 policiers, gendarmes, agents de la sûreté SNCF étaient mobilisés. 

70 migrants à Sens, contre une quinzaine l'an dernier. "Les individus se présentent à votre service et déclarent verbalement être mineurs et vouloir être pris en charge", explique à Europe 1 Thibault Rebourg, commissaire de Sens, premier arrêt sur la ligne Paris-Auxerre. "Le conseil départemental a mis en place un dispositif d'accueil performant, remarquable, le bouche-à-oreille fonctionne et ils choisissent Sens ou Auxerre pour essayer d'en profiter", ajoute-t-il. L'an dernier, une quinzaine de mineurs isolés sont arrivés à Sens, ils sont déjà 70 cette année.

Trois fois plus de mineurs isolés à Auxerre. Et la situation n'est pas meilleure à Auxerre où ils arrivent désormais trois fois plus nombreux qu'en 2017 et parmi eux, une majorité de fraudeurs. "On s'aperçoit lorsqu'on contrôle ces mineurs, qu'on leur fait passer un certain nombres de tests que 60% d'entre eux ne sont pas mineurs et qu'ils cherchent à abuser des procédures d’hébergement" explique Patrice Latront, préfet de l'Yonne. "Pour l'instant je n'ai pas de preuves de filières, mais quand on voit le triplement de mineurs non accompagnés prétendus, on se dit qu'il y a quelque chose".