Migrants : avec les "centres fermés", revenir à l'esprit des "hotspots", selon le chef de l'Ofpra

L'Ofpra a envoyé une mission pour entendre les réfugiés du navire Aquarius qui souhaitent venir en France.
L'Ofpra a envoyé une mission pour entendre les réfugiés du navire Aquarius qui souhaitent venir en France. © PAU BARRENA / AFP
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avec AFP , modifié à
Installés depuis 2016 en Grèce et en Italie, les "hotspots" ont été créés pour distinguer les réfugiés des autres migrants lors de leur accueil en Europe.

Les "centres fermés" proposés par la France et l'Espagne pour gérer les migrants à leur arrivée en Europe permettraient de revenir à l'esprit des "hotspots", ces structures installées en Grèce et en Italie à partir de 2016, a affirmé lundi Pascal Brice, directeur général de l'Ofpra.

"Accueillir dignement". "L'idée, dans ces centres, serait d'accueillir dignement les demandeurs d'asile le temps de l'instruction de leur dossier", les déboutés devant être reconduits, a assuré le patron de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

Les premiers "hotspots", "pas des centres fermés". "C'est un retour à l'essence des hotspots", a-t-il ajouté, en référence à ces centres d'enregistrement ouverts à partir de 2016 en Grèce et en Italie pour distinguer les réfugiés des autres migrants, avant leur répartition ("relocalisation") dans l'UE. Mais ces structures n'ont pas correctement fonctionné, en Italie notamment, "parce qu'il ne s'agissait pas de centres fermés", a-t-il ajouté : les migrants pouvant en sortir, cela n'a pas permis de répartition satisfaisante.

Dans les centres proposés, "la pré-instruction pourrait être menée par les différents offices nationaux, sur le modèle de ce qui se passe à Valence", en Espagne, où l'Ofpra a envoyé une mission pour entendre les réfugiés du navire Aquarius souhaitant venir en France, a ajouté Pascal Brice. Il faudrait, aussi, trouver un moyen efficace de reconduire les déboutés.

Quid de la "protection humanitaire" ? Aux termes du droit d'asile, seules passeraient ce tri les personnes fuyant des guerres ou des persécutions. Mais "on pourrait ajouter de la protection humanitaire, qui pourrait concerner par exemple des femmes d'Afrique de l'Ouest pas en danger dans leur pays mais qui ont subi des viols sur la route migratoire", a avancé le chef de l'Ofpra, précisant que cette "protection humanitaire" existait déjà dans certains pays.