Migrants : abandon des poursuites pour un "passeur humanitaire"

Les migrants ont été passés de l'Italie à la France.
Les migrants ont été passés de l'Italie à la France. © AFP
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avec AFP
L'homme a bénéficié d'une immunité humanitaire, prévue par la loi, car il n'a touché aucune rémunération pour faire passer les migrants.

Le parquet de Nice n'a pas engagé de poursuites contre un homme interpellé le 17 août près de Breil-sur-Roya, dans les Alpes-Maritimes, alors qu'il faisait monter dans sa fourgonnette huit migrants érythréens, a indiqué dimanche le procureur de la République de Nice. Le parquet a retenu l'immunité humanitaire, prévue par la loi, pour ce Niçois de 37 ans, qui a dit ne toucher aucune rémunération et être motivé uniquement par la situation "indigne" de ces personnes venues d'Italie et qu'il a aidées à passer en France.

Des dizaines de voyages effectués. Présenté par les services de police français comme un militant No Borders, des activistes hostiles aux politiques européennes en matière d'immigration, l'homme avait été interpellé par les policiers italiens en accord avec les autorités françaises puis conduit au commissariat de Menton. Huit migrants sans papiers originaires d'Erythrée, dont trois femmes et deux enfants en bas âge, avaient été découverts dans son véhicule. Il aurait indiqué lors de ses auditions, selon le quotidien Nice Matin citant des sources policières, avoir déjà effectué "plusieurs dizaines de voyages pour un total de 200 migrants" et "ne pas vouloir s'arrêter là". "Qu'il ait effectué d'autres voyages, il le reconnaît lui-même, en expliquant faire attention à choisir des personnes qui ont une réelle volonté de demander l'asile en France", a souligé Jean-Michel Prêtre, procureur de la République de Nice, pour qui le chiffre de 200 migrants n'est pas avéré.