Migrants à Calais : premiers points d'eau et sanitaires déployés dès "la semaine prochaine"

Les premières installations du dispositif d'aide aux migrants de Calais imposé par le Conseil d'Etat devraient bientôt être en place.
Les premières installations du dispositif d'aide aux migrants de Calais imposé par le Conseil d'Etat devraient bientôt être en place. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le préfet du Pas-de-Calais a annoncé être en relation avec la municipalité de Calais pour arrêter un dispositif "le plus adapté possible".

Des douches et des sanitaires, premiers éléments du dispositif d'aide aux migrants de Calais imposé par le Conseil d'Etat, seront installés "avant la fin de la semaine prochaine", a annoncé mercredi le préfet du Pas-de-Calais.

450 migrants. "Je rencontrerai les associations et je serai en relation avec la municipalité pour arrêter un dispositif le plus adapté possible", a dit Fabien Sudry lors d'une conférence de presse à Calais, chiffrant à 450 le nombre de migrants dans le Calaisis, "une tendance à l'augmentation depuis quelques semaines". "Pour répondre aux demandes du Conseil d'Etat, nous travaillons activement sur un dispositif de mise à disposition de toilettes publiques, de citernes pour l'accès à l'eau et à des douches pour les plus vulnérables. (...) Je crois que nous pourrons mettre en place les premiers dispositifs avant la fin de la semaine prochaine", a détaillé le représentant de l'Etat.

Pas dans le centre de Calais. Le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative, a confirmé lundi l'ordonnance du tribunal administratif de Lille, qui avait ordonné à l'État et à la commune la mise en place de mesures pour venir en aide aux migrants, comme la création de points d'eau et de sanitaires.  Le préfet n'a pas fourni plus de détails sur le dispositif, mais il a indiqué que ces accès "ne ser(aie)nt pas dans le centre de Calais". "Nous sommes en train de caler le dispositif, de choisir les implantations les plus appropriées, avec une considération importante pour nous, celle d'éviter la reconstitution de campements à travers ces installations", a-t-il précisé, en référence à la "Jungle" de Calais démantelée à l'automne qui avait compté jusqu'à 7.000 personnes selon les chiffres officiels.

Nouveau centre à l'abbaye de Belval. Alors que la maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), a annoncé qu'elle ne répondrait pas aux "injonctions" du Conseil d'Etat, Fabien Sudry a affirmé que ce dispositif serait "sous la responsabilité publique". Le préfet s'est également exprimé sur la mise en place d'un centre d'un type nouveau, (Centre d'accueil et d'évaluation des situations, CAES), à l'abbaye de Belval, sur la commune de Troisvaux (Pas-de-Calais), annoncée lundi par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "Ce centre, qui sera ouvert rapidement, doit permettre aux migrants d'avoir leur situation examinée de manière plus rapide", a-t-il dit. "Nous allons transformer la vocation de ce centre" de Belval, qui accueille depuis mi-mai des migrants dans le cadre d'un Centre d'accueil et d'orientation (CAO).

Les maraudes vont s'intensifier dans le Calaisis afin d'informer les migrants de la création de ce nouveau centre. Ces derniers "devront s'inscrire auprès de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration, ndlr) pour enclencher un dispositif de transport vers Bailleul et Belval", a précisé M. Sudry.