Mayotte : Annick Girardin va rencontrer le collectif et l'intersyndicale

L'intersyndical espère des investissements concrets dans le domaine de l'éducation.
L'intersyndical espère des investissements concrets dans le domaine de l'éducation. © ORNELLA LAMBERTI / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Une grande manifestation est prévue dans la plus grande commune de l'île. Les élus attendent un plan sur 10 ans, chiffré à 1,8 milliard d'euros. 

La situation reste tendue sur place. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en déplacement à Mayotte depuis lundi, va rencontrer à 14h00 l'intersyndicale et le collectif, initiateurs du mouvement de contestation populaire qui entre mardi dans sa quatrième semaine.

"Mascarade". Une grande manifestation est prévue dans la journée à Mamoudzou, la plus grande commune de l'île, à l'appel de l'intersyndicale et du collectif. Mercredi dernier, une manifestation avait déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes. L'intersyndicale et le collectif avaient refusé de rencontrer la ministre lundi - elle a seulement discuté avec des élus -, dénonçant une "mascarade" et regrettant qu'il n'y ait "aucune intention de mener de véritables négociations sur nos revendications".

L'intersyndicale avait présenté vendredi 50 mesures revendicatives, portant notamment sur l'éducation, comme la réduction des effectifs des écoles et le placement de l'ensemble du département en réseau d'éducation prioritaire renforcé, les mineurs étrangers isolés, l'immigration clandestine, la santé et les aides sociales.

Plan à 1,8 milliard d'euros. Annick Girardin avait indiqué, lors d'une conférence de presse, qu'il y avait, parmi ces revendications, "des mesures qui méritaient d'être travaillées "avec les auteurs de cette plateforme". Les élus ont de leur côté présenté un "plan de convergence" sur dix ans, chiffré à environ 1,8 milliard d'euros. La ministre a par ailleurs fait plusieurs annonces concernant la sécurité et la lutte contre l'immigration clandestine, au cœur des revendications des manifestants, et assuré que Mayotte resterait un département français. Mais elle a appelé à redéfinir les compétences du département et à renforcer l'accompagnement de l'État.

"Mayotte de demain". Elle a d'ores et déjà promis de revenir avant la mi-avril, pour voir l'avancée des travaux engagés par trois "missionnaires", Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte, le général Lucas Lambert, directeur de la gendarmerie de l'Outre-mer et Jean Courtial, conseiller d'État, venus avec elle. Ils vont travailler sur "cinq piliers", pour "préparer "Mayotte de demain": la lutte contre l'immigration clandestine, la coopération avec les Comores, un plan d'investissement public, le renforcement de services de l'État et le fonctionnement des institutions du territoire.