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T.M. , modifié à
Martin Hirsch, à l'origine du service civique en 2010, a réagi sur Europe 1 au projet de loi "égalité et citoyenneté", présenté par Manuel Valls mercredi. 

Pour lutter contre ce qu’il avait appelé "l’apartheid social", Manuel Valls était mercredi à Vaulx-en-Velin pour présenter le projet de loi "égalité et citoyenneté". Le texte prévoit notamment l'extension de l'engagement civique, à travers la création d'un haut-commissariat à l'engagement civique. Il sera présidé par François Chérèque, ancien numéro un de la CFDT, qui dirige depuis plus décembre 2013 l'Agence du service civique, mis en place par Martin Hirsch. "C'est un symbole formidable que ce soit un ancien syndicaliste qui travaille sur l’engagement des jeunes et sur le service civique", s'est félicité l'actuel directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris sur Europe 1 mercredi soir. "Pendant des années, on n’a pas pu faire monter ce type d’engagement pour les jeunes parce qu’on avait l’impression que ça allait tuer le salariat, qu’il fallait choisir entre avoir des salariés et avoir des volontaires."

"C'est hyper utile". "A l’hôpital, j’ai plein de salariés, puis quelques jeunes volontaires en service civique", précise Martin Hirsch. "C’est hyper utile. Ils font par exemple en sorte que, quand vous attendez aux urgences, vous ne soyez pas tout seul". Le service civique s'adresse à des volontaires de 16 à 25 ans, quand la réserve citoyenne concerne tout le monde. Le projet de loi compte ainsi généraliser la réserve citoyenne, pour regrouper les dispositifs déjà existants dans la défense, la police, l'éducation nationale. Les bénévoles pourraient par exemple participer aux interventions "en cas de catastrophe naturelle" pour lutter contre la propagation d'une épidémie. "On voit, dans des périodes comme les attentats, que pleins de gens veulent faire des choses. Il faut l’organiser, c’est difficile, mais c’est une bonne nouvelle", estime l'ancien haut-commissaire aux Solidarités puis à la Jeunesse.

"Visiblement, ça fonctionne bien". Le service civique se déroule sur une période de 6 mois à un an. "En moyenne c’est huit mois", détaille Martin Hirsch. "Ils sont payés à peu près 500 euros par mois. Ce n’est pas un vrai salaire. C’est pour permettre à des gens de s’engager qui n’auraient pas pu le faire s’ils dépendaient uniquement de leurs parents. Visiblement, ça fonctionne bien", se réjouit-il sur Europe 1. "Ce dont la société crève aujourd’hui, c’est le sentiment d’inutilité", analyse-t-il enfin. "Le service civique est incontestablement un outil d’intégration et un outil d’implication dans la société", conclut-il.